Magazine N°037 : IL FAUT UNE RÉVOLUTION AGRICOLE POUR L’AVENIR DU CONTINENT
L’opération militaire de la Russie en Ukraine devrait impacter plus rudement le continent africain. Pour de nombreux experts, l’Afrique doit rapidement trouver des réponses efficaces face au défi de sa souveraineté alimentaire. Un contexte international qui peut être une opportunité pour les Africains de réévaluer leur potentiel agricole. Le continent représente plus de 60% des terres arables mondiales, mais elle réalise des importations alimentaires colossales. Une dépense qui tient des choix économiques peu orientés vers le développement du secteur agricole.
À un moment où le monde commence à se relever des bouleversements nés de la crise sanitaire de la Covid-19 et alors que la « guerre » russo-ukrainienne engage le monde à faire des choix stratégiques, comment l’Afrique pourrait-elle s’y prendre pour éviter une forte inflation des produits agricoles et une éventuelle crise alimentaire ? La réponse à cette question est assez délicate.
En effet, la valorisation des terres arables de l’Afrique est un sujet qui implique pour les États de mettre en place des politiques économiques conciliant production agricole et protection de l’environnement. Il faut dire que l’Afrique à l’image de l’Amérique latine est au centre d’une attention particulière en matière de développement durable. Les différents choix qu’elle sera amenée à faire pour assumer son autosuffisance alimentaire se feront sous le regard des lobbys environnementalistes. Ce qui implique pour les responsables politiques d’avoir du courage et de l’endurance. C’est maintenant qu’il faut engager les pays africains sur une voie qui permettrait de nourrir les 2,2 - 2,7 milliards d’habitants prévus pour 2050 sur le continent.
Les États africains ont investi 80 milliards de dollars dans leurs importations alimentaires en 2021 selon la FAO. Le Gabon a engagé 550 milliards de FCFA dans cette enveloppe. Un investissement qui met en évidence la faible production nationale. Le pays importe près de 96% des denrées alimentaires. S’il faut reconnaitre à l’État la mise en place du Programme GRAINE, il est utile de rappeler que les termes de ce dernier n’ont pas réussi à susciter une véritable adhésion des populations cibles. Il faut dès lors trouver de nouvelles stratégies pour créer une chaîne de valeur dans le monde agricole, d’abord paysan. Le monde rural, qui est de corps avec la pratique agricole souffre de l’oubli de la part des pouvoirs publics. Il dispose pourtant d’une masse critique d’expériences.
La difficile transition qui pourrait conduire à la pratique d’une agriculture moderne se rencontre dans l’absence de formation. Il importe de créer plus de centres de formation pour tous les métiers possibles du secteur. La difficulté d’adhésion à la valorisation de la terre par les jeunes vient aussi de la représentation moyenâgeuse qu’ils ont de cette activité. La formation doit s’accompagner d’un projet d’investissement moyen ou long terme pour garantir le lancement des différents projets. L’accès facile aux crédits bancaires permettra la mécanisation, gage d’un meilleur rendement. La pratique artisanale a depuis longtemps prouvé qu’elle est incapable de remplir la mission de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Aussi, des échecs des projets des années 1970-1980, il existe de vastes superficies consacrées à des plantations industrielles qui ont été abandonnées. Il est possible de réutiliser ces terres pour la mise en place des nouvelles politiques, ce qui éviterait d’avoir recours à la déforestation. Il n’est plus question de se lancer au hasard. Car, en observant la vitesse de l’évolution de nos centres urbains, l’Afrique, en général, et le Gabon en particulier, doivent trouver des solutions plus globales, capables de répondre à leurs besoins alimentaires. Dès lors, au regard du contexte et de l’urgence, appeler à une révolution agricole n’est pas exagéré.
En effet, la valorisation des terres arables de l’Afrique est un sujet qui implique pour les États de mettre en place des politiques économiques conciliant production agricole et protection de l’environnement. Il faut dire que l’Afrique à l’image de l’Amérique latine est au centre d’une attention particulière en matière de développement durable. Les différents choix qu’elle sera amenée à faire pour assumer son autosuffisance alimentaire se feront sous le regard des lobbys environnementalistes. Ce qui implique pour les responsables politiques d’avoir du courage et de l’endurance. C’est maintenant qu’il faut engager les pays africains sur une voie qui permettrait de nourrir les 2,2 - 2,7 milliards d’habitants prévus pour 2050 sur le continent.
Les États africains ont investi 80 milliards de dollars dans leurs importations alimentaires en 2021 selon la FAO. Le Gabon a engagé 550 milliards de FCFA dans cette enveloppe. Un investissement qui met en évidence la faible production nationale. Le pays importe près de 96% des denrées alimentaires. S’il faut reconnaitre à l’État la mise en place du Programme GRAINE, il est utile de rappeler que les termes de ce dernier n’ont pas réussi à susciter une véritable adhésion des populations cibles. Il faut dès lors trouver de nouvelles stratégies pour créer une chaîne de valeur dans le monde agricole, d’abord paysan. Le monde rural, qui est de corps avec la pratique agricole souffre de l’oubli de la part des pouvoirs publics. Il dispose pourtant d’une masse critique d’expériences.
La difficile transition qui pourrait conduire à la pratique d’une agriculture moderne se rencontre dans l’absence de formation. Il importe de créer plus de centres de formation pour tous les métiers possibles du secteur. La difficulté d’adhésion à la valorisation de la terre par les jeunes vient aussi de la représentation moyenâgeuse qu’ils ont de cette activité. La formation doit s’accompagner d’un projet d’investissement moyen ou long terme pour garantir le lancement des différents projets. L’accès facile aux crédits bancaires permettra la mécanisation, gage d’un meilleur rendement. La pratique artisanale a depuis longtemps prouvé qu’elle est incapable de remplir la mission de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.
Aussi, des échecs des projets des années 1970-1980, il existe de vastes superficies consacrées à des plantations industrielles qui ont été abandonnées. Il est possible de réutiliser ces terres pour la mise en place des nouvelles politiques, ce qui éviterait d’avoir recours à la déforestation. Il n’est plus question de se lancer au hasard. Car, en observant la vitesse de l’évolution de nos centres urbains, l’Afrique, en général, et le Gabon en particulier, doivent trouver des solutions plus globales, capables de répondre à leurs besoins alimentaires. Dès lors, au regard du contexte et de l’urgence, appeler à une révolution agricole n’est pas exagéré.
Séif Mostley, Rédacteur en chef