Magazine N°036 : TOUT EST MAJORITAIREMENT CONCENTRÉ À LIBREVILLE.
L’évaluation des différents plans de développement économique mis en place dès 1960 à travers le dernier essai de Raymond NDONG SIMA, « L’économie gabonaise, un regard rétrospectif de 1960 à nos jours », permet de trouver des aspects responsables du déséquilibre de développement qui peut être constaté entre la capitale et l’hinterland.
Libreville, la capitale administrative et politique du Gabon concentre plus de 70% de la population du pays selon le recensement de 2013. Cette réalité est édifiante depuis les années 1990. Les choix de développement sont en majorité responsables de la situation. S’il est à souligner que le contrechoc pétrolier de 1986 suivis de la dévaluation du franc CFA en 1993, les plans d’ajustement structurel et les privatisations ont provoqué un ensemble de crises socioéconomiques, il n’en demeure pas moins que le modèle de gouvernance de l’État en lui-même ne favorise pas une planification et un aménagement raisonné de l’ensemble du pays.
Le Gabon, à l’image de nombreux États africains, est un État unitaire très centralisé. Une situation qui tend à maintenir les collectivités locales dans l’impécuniosité pour paraphraser Alexis de TOCQUEVILLE, laquelle les met dans une position délicate pour satisfaire les attentes des populations qu’elles administrent au quotidien. À l’heure où la crise sanitaire du Covid-19 a eu à mettre en évidence les fragilités organisationnelles de notre pays pour assumer un développement harmonieux de l’ensemble de nos territoires, une réflexion approfondie sur le processus de décentralisation territoriale de l’État s’impose.
Dans notre éditorial du mois de mars 2022, j’exhortais déjà l’État à travailler à la réalisation de cette décentralisation, car la crise actuelle impose aux nations de se réinventer dans la conduite des affaires publiques. C’est assurément le même appel qu’a lancé le député du deuxième siège de la Commune de Moanda (Province du Haut-Ogooué), Alexandre G. AWASSI. « Tout est, majoritairement, concentré à Libreville », est une alerte à l’adresse du gouvernement pour qu’il prenne en considération, dans ses politiques d’aménagement du territoire, les besoins d’émancipation économique et sociale du reste du pays. Certes, c’est un truisme de rappeler le contraste de développement qui existe entre Libreville et toutes autres localités de notre pays, il importe néanmoins de l’exprimer. La détresse est observable et mesurable dans tous les départements du Gabon.
Le progrès est une aspiration noble pour toutes les populations qu’elles soient à Malinga, à Popa, Medouneu, Owendo ou Mékambo. Les inégalités de développement sont à la base de la défiance que certaines populations opposent aux gouvernants. L’exode rural a fini de dépeupler de nombreuses régions qui jadis étaient des fortes zones de peuplement.
Le Plan de développement économique de 1976-1980 fut le seul à avoir pensé à un véritable maillage économique du pays. Le lancement de plusieurs projets issus de ce Plan a permis de fixer les populations dans leur région. Après 1986, période à laquelle nombreux étaient encore au stade embryonnaire, Libreville et dans la moindre mesure Port-Gentil, où il existait une forte activité économique, se sont constituées en destinations idéales dans l’espoir d’y trouver un emploi, jusqu’à ce jour la tendance n’a pas changé malgré l’apparition de nouveaux pôles économiques comme celui du bassin francevilien avec l’exploitation du manganèse ou jadis de l’uranium.
Le monde rural se meurt au ralenti sous nos yeux. Les villages se vident faute de ne leur avoir pas permis de s’adapter à la modernité (des voies d’accès praticables en toutes saisons, adduction d’eau, distribution d’électricité et connexion à internet) et bénéficier du soutien des pouvoirs publics en matière d’encadrement et d’accompagnement pour permettre aux uns et aux autres de mettre en valeur leur talent dans l’artisanat, l’agriculture et l’élevage. L’absence d’une politique inclusive de développement de tous les territoires est aux fondements de l’exode rural.
L’État unitaire centralisé actuel qu’est le Gabon doit reconsidérer la décentralisation territoriale de notre pays, l’organiser et lui laisser la charge de penser l’avenir de nos provinces et surtout celui du monde rural.
Le Gabon, à l’image de nombreux États africains, est un État unitaire très centralisé. Une situation qui tend à maintenir les collectivités locales dans l’impécuniosité pour paraphraser Alexis de TOCQUEVILLE, laquelle les met dans une position délicate pour satisfaire les attentes des populations qu’elles administrent au quotidien. À l’heure où la crise sanitaire du Covid-19 a eu à mettre en évidence les fragilités organisationnelles de notre pays pour assumer un développement harmonieux de l’ensemble de nos territoires, une réflexion approfondie sur le processus de décentralisation territoriale de l’État s’impose.
Dans notre éditorial du mois de mars 2022, j’exhortais déjà l’État à travailler à la réalisation de cette décentralisation, car la crise actuelle impose aux nations de se réinventer dans la conduite des affaires publiques. C’est assurément le même appel qu’a lancé le député du deuxième siège de la Commune de Moanda (Province du Haut-Ogooué), Alexandre G. AWASSI. « Tout est, majoritairement, concentré à Libreville », est une alerte à l’adresse du gouvernement pour qu’il prenne en considération, dans ses politiques d’aménagement du territoire, les besoins d’émancipation économique et sociale du reste du pays. Certes, c’est un truisme de rappeler le contraste de développement qui existe entre Libreville et toutes autres localités de notre pays, il importe néanmoins de l’exprimer. La détresse est observable et mesurable dans tous les départements du Gabon.
Le progrès est une aspiration noble pour toutes les populations qu’elles soient à Malinga, à Popa, Medouneu, Owendo ou Mékambo. Les inégalités de développement sont à la base de la défiance que certaines populations opposent aux gouvernants. L’exode rural a fini de dépeupler de nombreuses régions qui jadis étaient des fortes zones de peuplement.
Le Plan de développement économique de 1976-1980 fut le seul à avoir pensé à un véritable maillage économique du pays. Le lancement de plusieurs projets issus de ce Plan a permis de fixer les populations dans leur région. Après 1986, période à laquelle nombreux étaient encore au stade embryonnaire, Libreville et dans la moindre mesure Port-Gentil, où il existait une forte activité économique, se sont constituées en destinations idéales dans l’espoir d’y trouver un emploi, jusqu’à ce jour la tendance n’a pas changé malgré l’apparition de nouveaux pôles économiques comme celui du bassin francevilien avec l’exploitation du manganèse ou jadis de l’uranium.
Le monde rural se meurt au ralenti sous nos yeux. Les villages se vident faute de ne leur avoir pas permis de s’adapter à la modernité (des voies d’accès praticables en toutes saisons, adduction d’eau, distribution d’électricité et connexion à internet) et bénéficier du soutien des pouvoirs publics en matière d’encadrement et d’accompagnement pour permettre aux uns et aux autres de mettre en valeur leur talent dans l’artisanat, l’agriculture et l’élevage. L’absence d’une politique inclusive de développement de tous les territoires est aux fondements de l’exode rural.
L’État unitaire centralisé actuel qu’est le Gabon doit reconsidérer la décentralisation territoriale de notre pays, l’organiser et lui laisser la charge de penser l’avenir de nos provinces et surtout celui du monde rural.
Séif Mostley, Rédacteur en chef