CONFÉRENCE DES 3 BASSINS FORESTIERS TROPICAUX - La voix du Gabon restaurée.
La capitale congolaise Brazzaville a accueilli l’un des plus importants sommets dédiés à la protection des bassins forestiers et de leurs biodiversités de l’année. Cette rencontre internationale a également permis au Président de la transition gabonaise de participer à sa première grande réunion internationale. Une participation qui s’est avérée être une grande réussite. Décryptage.
Une conférence mondiale sur la déforestation des grands bassins forestiers tropicaux
Le Centre international de conférence de Kintélé dans la banlieue de Brazzaville, la capitale congolaise, aura été le lieu de rencontre dans le cadre du sommet des 3 bassins forestiers tropicaux de la planète. En effet, du 26 au 28 octobre 2023, la République du Congo aura abrité la réunion la plus importante à ce jour liée aux questions de préservation du couvert forestier et de la biodiversité qui s’y trouvent à quelques semaines de la COP28 qui doit se tenir à Dubaï aux Emirats Arabes Unis (EAU) du 30 novembre au 2 décembre prochains.
Ainsi 18 145 délégations organisations officielles, internationales, 427 ONGs, 123 représentants de la communauté scientifique, 254 organisations de la jeunesse, 326 de la société civile, Les bassins de l’Amazonie, du Congo et du Bornéo Mékong rassemblent près de 80% de la biodiversité mondiale et captent une quantité très importante des gaz à effet de serre de la planète. Près de 3000 participants représentants les gouvernements, les ONGs, 123 de la société civile et des peuples autochtones, 354 entreprises issues du secteur privé et 14 chefs d’Etat et de gouvernements ont participé à ce rassemblement. Cette grande messe qualifiée de « l’Opep des forêts » aura été également la première apparition sur la scène internationale du Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, le Président de la transition du Gabon.
Le but de sommet était d’intensifier la coopération entre pays issus de ces 3 bassins forestiers et de développer un front commun en vue des prochaines négociations lors des conférences des parties (COP) sur le climat. En effet, les forêts constituent non seulement des habitats essentiels à la vie animale mais également d’importants régulateurs du climat mondial et des puits de carbone qui absorbent les émissions provenant des activités humaines.
Une allocution vivement applaudie par l’assemblée
côté de ses pairs africains à savoir Denis SASSOU NGUESSO (Congo) qui abritait cette grande réunion et des chefs d’Etat tels que Felix TSHISEKEDI (RDC), William RUTO (Kenya), Faustin Archange TOUADERA (Centrafrique), Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO (Guinée Equatoriale), Nana AKUFO-ADDO (Ghana), Umaro SISSOKO EMBALO (Guinée Bissau) ou encore Azali ASSOUMANI (Comores), le Chef de l’Etat gabonais le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a réaffirmé la volonté du Gabon à participer à une collaboration entre ces 3 bassins afin de faire face aux défis climatiques liés à la transition climatique. « Ensemble, on peut aller plus loin » a-til martelé à l’auditoire qui l’a fortement ovationné par la suite. Il a par ailleurs appelé la communauté internationale à soutenir les efforts du Gabon à préserver sa forêt en ajoutant « soit nous vivrons ensemble, soit nous périrons ensemble »
Le Gabon invité vedette de l’événement
Invité vedette de cette conférence de Brazzaville, le Président du Gabon Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA aura saisi cette occasion pour restaurer la voix du Gabon ainsi que son leadership en matière de lutte pour la préservation des forêts tropicales et de leurs biodiversités. Il faut notamment rappeler que le pays a consacré 11% de son territoire en aires protégées et avait par ailleurs co-organisé avec la France le One Forest Summit en mars dernier qui avait déjà appelé à une solidarité entre les 3 principaux bassins des forêts tropicales de la planète. En 2021, le Gabon a été le premier pays à recevoir un paiement de 17 millions de dollars US pour les réductions réalisées en 2016 et 2017 par rapport aux niveaux d’émission annuels de 2006 à 2015 sous l’égide de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (CAFI), un fonds onusien.
Des absents asiatiques et latino-américains de taille à ce sommet
Comme en 2011, de grands absents seront à déplorer lors de cet évènement. En effet, aucun chef d’Etat d’Amazonie ou d’Asie n’aura fait le déplacement de Brazzaville, ce qui fait craindre le risque d’une limitation de la portée de ce sommet. L’absence du Président Brésilien LULA, du colombien Gustavo PETRO ou de l’indonésien Joko WIDODO a fortement pesé sur les travaux qui devaient permettre aux pays forestiers d’avoir une position commune en vue de le prochaine COP 28 de Dubaï. Il faut rappeler que les pays d’Amérique du Sud tels que le Brésil, la Colombie, le Venezuela, le Pérou, l’Uruguay et d’Asie tels que la Chine, les Philippines, le Vietnam, l’Indonésie sont des pays forestiers qui jouent un rôle important dans la captation du carbone rejeté dans l’atmosphère.
Une première sortie sur la scène internationale réussie
Cette première apparition sur la scène diplomatique internationale a donc été couronnée de succès au regard des nombreuses réactions positives des conférenciers présents. Elle aura été l’occasion d’afficher les grandes ambitions du Gabon à rester un leader continental sur les questions de lutte contre la déforestation et la gestion responsable de sa faune et de sa biodiversité. Une position forte que le chef de la transition va réaffirmer lors de la COP 28 aux Emirats Arabes Unis (EAU).
Jean Paul Augé OLLOMO