La junte au pouvoir tient à mettre à profit cette période de Transition au Gabon pour venir à bout des difficultés les plus récurrentes auxquelles sont confrontées les populations. Il s’agit notamment du problème d’adduction d’eau sur l’ensemble du territoire et la prise en charge des personnes retraitées avec la mise sous gestion privée de la CNSS et de la CNAMGS.

Depuis la prise de pouvoir par les militaires, le 30 août dernier, les Gabonaises et Gabonais ont chanté la gloire du Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA et de l’armée gabonaise. Passée cette période euphorique, les attentes des populations sont nombreuses. Elles attendent une amélioration de leurs conditions de vie. Des défis auxquels le nouvel homme fort du Gabon, investi le 4 septembre 2023, devra relever pendant cette période de la Transition avec le gouvernement. C’est un vent d’espoir et d’espérance pour le Gabon qui s’ouvre avec la Transition.

Au cours de ses rencontres avec les forces vives de la Nation, le chef de file du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a annoncé plusieurs mesures à mettre en place au cours de la Transition. Il s’agit notamment du problème d’adduction d’eau dans les ménages et celui du paiement des pensions de retraite avec la mise sous gestion privée de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Les populations souhaitent voir l’eau couler dans les robinets

Au Gabon, depuis plusieurs années, on observe une absence manifeste d’eau dans certaines zones rurales et urbaines. C’est à ce titre qu’au cours de ses consultations avec les forces vives de la Nation, le président de la Transition accorde une grande importance à cette question.

« Je pense que l’eau est plus importante que la route. Il faut que les gens se lavent. Il faut qu’ils arrivent à boire de l’eau. Si on peut faire quelques forages, on le fera pour soulager au moins la population », a déclaré le président de la Transition au cours de sa rencontre avec les leaders des confessions religieuses.

Au Gabon, plusieurs programmes ont été lancés par les autorités ces dernières années pour combler le déficit en eau et en électricité. Notamment, le plan d’urgence d’investissement d’un montant de 11 milliards de francs CFA lancé en 2020 par la SEEG pour garantir la continuité du service et améliorer la desserte en eau et en électricité sur l’ensemble du territoire. Ce plan permet la construction et la réhabilitation de plusieurs infrastructures.

Aussi, si le Projet d’accès aux services de base en milieu rural et renforcement des capacités (Pasbmir) financé par la Banque mondiale et, le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement de Libreville (Piaepal) financé par la Banque africaine de développement, sont actuellement déployés pour apporter des solutions à ces problèmes, les résultats sont toujours attendus. Le gouvernement de la Transition devrait jeter un regard sur cette question pour le bien des Gabonais et le développement de l’économie. Car malgré les ressources hydrauliques dont dispose le pays, le Gabon peine encore à satisfaire la demande locale qui croît au fil des années.

La gestion de la CNSS et de la CNAMGS confiée au secteur privé

Demandée par le patronat depuis plusieurs années, la gestion de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) a été confiée le 31 août dernier au secteur privé par le président de la Transition, le général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA. Cette mesure censée prendre effet immédiatement a été annoncée à la faveur d’une rencontre avec la Fédération des entreprises du Gabon (FEG).

Cette privatisation des deux caisses de prévoyance sociale du Gabon faisait partie des 13 propositions faites par la FEG afin de permettre aux travailleurs du secteur privé d’améliorer leurs conditions de vie et de prise en charge. En effet, la CNAMGS, mise en place en 2007, a pour but de garantir la couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise et d’assurer le service des prestations familiales aux Gabonais économiquement faible (GEF) et la CNSS est chargée d’assurer la sécurité sociale aux travailleurs du secteur privé.

Au cours d’une rencontre avec l’ex-Président Ali BONGO ONDIMBA, le 8 décembre 2022, Henri-Claude OYIMA avait indiqué que ce dernier avait annoncé cette privatisation pour cette année. Pour le général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, « les retraités vivent mal et je veux que ce soit effectif dès maintenant », a-t-il justifié. L’objectif du pouvoir en place est de régler rapidement ce problème qui n’a que trop duré et qui met à mal plusieurs retraités.

Brice GOTOA