LE PLAN DE LIBREVILLE

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27) tenue à Charm el-Cheikh en Égypte du 6 au 18 novembre 2022 fut le lieu où les chefs d’États français et gabonais ont convenu de l’organisation en ce mois de mars 2023 d’une grande conférence sur les forêts tropicales. À cet effet, le One Forest Summit, dédié à la recherche de solutions pour protéger les forêts tropicales, a réuni à Libreville du 1er au 2 mars plus de 20 pays en majorité des grands bassins forestiers du monde. De nombreuses délégations gouvernementales, les experts, les entreprises ainsi que les organismes multilatéraux tels que l’UNESCO, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Fonds pour l’environnement mondial et le Fonds vert pour le climat, la société civile africaine et internationale étaient présents.

Tenu en deux phases, des plénières et une autre de haut niveau, réservée aux chefs d’État et de gouvernement, le One Forest Summit a mis en évidence un panel de thèmes allant de la promotion des chaînes de valeur durables, la coopération scientifique sur les forêts tropicales au déblocage des sources de financements innovants. Sous l’égide d’Ali BONGO ONDIMBA et d’Emmanuel MACRON, le One Forest Summit a débouché sur le Plan de Libreville présenté comme un « accord juste » entre la communauté internationale et les pays forestiers d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Celui-ci repose sur cinq piliers fondamentaux :

L’engagement politique.

Les chefs d’État et de gouvernement ayant fait le déplacement de Libreville pour le One Forest Summit, sont parvenus à un constat commun, celui qui appelle à la préservation des forêts tropicales. C’est dont conscient que «le combat contre le changement climatique » ne peut être gagné sans les massifs forestiers tropicaux, « qui agissent comme l’un des principaux puits de carbone à l’échelle de la planète », ils se sont engagés à stopper de toute urgence et inverser la déforestation d’ici 2030.

La communauté internationale encourage ainsi les pays disposant « des réserves les plus vitales de carbone et de biodiversité » à s’engager à les protéger, accompagnée par le secrétariat de la haute ambition pour la nature et les peuples (HAC). Une volonté manifeste dans ce sens constituera un gage pour le déblocage des financements plus conséquents.

La cohabitation entre l’Homme et la nature.

L’action anthropique, surtout à caractère économique, sur le milieu est responsable en grande partie de la dégradation de l’environnement. Il importe donc de mettre en œuvre « une vaste palette d’outils » afin de protéger les forêts et favoriser des modes de gestion durable des ressources naturelles. Ces outils tiennent de la création des parcs nationaux, qui est considérée comme une protection forte ; l’érection des forêts protégées, qui maintiennent, voire qui augmentent le « taux de séquestration du carbone », sans qu’elles soient fermées à l’Homme. Car, une forêt protégée, c’est avant tout une forêt gérée durablement, au bénéfice des populations locales.

Une ambition environnementale qui bénéficie aux populations.

Les aires protégées représentent un outil clé pour atténuer les changements climatiques. Cependant, leurs multiples rôles dans l’adaptation ou la résilience aux changements climatiques sont souvent ignorés. De plus, les services écosystémiques qu’elles fournissent aux populations sont pour la plupart méconnus, ce qui affecte leur appropriation par les communautés riveraines et donc leur protection.

Dans le cadre du One Forest Summit, il a été reconnu que « protéger la forêt est aussi une opportunité économique ». La recommandation faite est de développer « le potentiel de la bioéconomie et la transformation locale et durable des produits issus de la forêt ». Notamment, parce que « la déforestation représente une menace dès aujourd’hui pour les populations » ainsi « détruire les forêts, c’est mettre à mal le cycle de l’eau, la richesse des sols, perdre une diversité génétique inestimable source d’innovation et de savoir ».

Concrètement, une cinquantaine de chefs d’entreprises réunis autour du One Forest Business Forum ont lancé l’« initiative 10by30 », qui vise à créer 10 millions d’emplois dans les activités liées à la gestion durable des forêts d’ici 2030. Cette vision doit permettre d’accélérer la transition vers la bioéconomie et la transformation locale, beaucoup plus rémunératrices des populations locales.

Protéger ce qui est vital.

Les forêts tropicales sont aujourd’hui des remparts pour l’humanité contre le réchauffement climatique. Elles constituent des zones de séquestration et de préservation de la nature essentielle au maintien de la vie.

Dès lors, « certaines réserves vitales de carbone et de biodiversité méritent un niveau de protection élevé, car leur dégradation aurait des conséquences irrémédiables » sur l’environnement, mais aussi pour l’homme. C’est le cas notamment « des mangroves, des tourbières et de certaines forêts primaires qui abritent des espèces dites « parapluies », car elles soutiennent à elles seules les écosystèmes pour les gorilles, orangs-outans, éléphants, jaguars… ».

Portée par la France dès la COP27, l’initiative des Partenariats de conservation positive (PCP) « propose un ‘contrat’ politique et financier aux pays qui acceptent de garder intactes les réserves vitales de carbone et de biodiversité sur leur territoire. Il s’agit d’un plan d’investissement pour la protection des ‘stocks’ de carbone et de biodiversité, et vise ainsi à prévenir la déforestation. Le One Forest Summit a permis de faire progresser cette initiative ».

Rémunérer les services rendus au reste du monde par les pays forestiers.

« Les pays forestiers en voie de développement qui s’engagent à une haute ambition pour la Nature et dont la performance est avérée doivent pouvoir être rémunérés pour cela par la communauté internationale ». C’est l’un des points majeurs de ce forum sur les forêts de Libreville.

En effet, l’organisation du One Forest Summit visait aussi à trouver des solutions innovantes pour permettre le financement du choix fait par les pays forestiers de protéger la nature au bénéfice de la communauté internationale. Toutes les parties prenantes ont exprimé leur accord sur la nécessité de rémunérer ces pays, en majorité du Sud, pour les rendus au reste du monde. La communauté internationale s’est ainsi engagée à mettre à disposition plus de financements. « Sur la base d’un suivi rigoureux de la mise en œuvre de ces engagements et de leurs résultats, l’initiative PCP propose de créer un mécanisme de rémunération des services rendus par les pays forestiers : les États engagés produiraient des ‘certificats biodiversité’, qui pourront être achetés par des États souverains ou des acteurs privés à titre de contribution positive à la protection de la nature ».

C’est dans cette optique que, « pour initier les contrats de conservation positive dès demain et apporter des premiers résultats tangibles à la COP28 de Dubaï », la France, Conservation International et la Fondation Walton ont annoncé la création d’un premier investissement pour les contrats PCP de 100 millions d’euros.

Pour s’assurer d’une meilleure adhésion des États aux nouveaux mécanismes de financements innovants, y compris dans une logique combinée avec les crédits carbone (« un arbre planté, un arbre sauvé »), et afin de garantir la pleine intégrité environnementale, la France, le Royaume-Uni et le Gabon ont lancé à Libreville une plateforme intergouvernementale de préfiguration d’un marché de « certificats biodiversité ».

Séif MOSTLEY

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