Magazine N°050 : LE GOUVERNEMENT ENTEND FAIRE CE QU’IL FAUT POUR ÉCHAPPER AUX SANCTIONS.
Malgré la situation de régime d’exception qui s’est imposée le 30 août dernier, mettant entre parenthèses l’ordre constitutionnel, le Gabon enregistre de belles performances depuis cette date, confortant ainsi la crédibilité du pays. En rétablissant la task-force sur la dette, les autorités ont également favorisé la correction de la note souveraine du pays par les agences de notation telle que Moody’s. Mieux, le Gabon a procédé, le 4 octobre 2023, au remboursement de la somme de 31,6 milliards de FCFA représentant le capital de l’emprunt par appel public à l’épargne lancé quatre ans plus tôt.
Lors de sa rencontre avec la Fédération des entreprises du Gabon (FEG), le 31 août 2023, le président de la Transition, Brice Clotaire OLI GUI NGUEMA, avait annoncé le paiement de la dette intérieure comme une priorité. Un engagement soutenu par le Premier ministre, Raymond NDONG SIMA, le 27 septembre dernier devant la presse, mais avec une nuance s’inscrivant dans l’idée de la satisfaction de toutes les créances de l’État en vue de maintenir la confiance des partenaires financiers.
« Oui, on va régler la question de la dette intérieure, mais il y a une règle de base dans le milieu financier qui dit qu’on ne peut pas faire de discrimination entre les créanciers. Ça veut dire que vous ne pouvez pas privilégier les créanciers de l’extérieur sur ceux de l’intérieur ni privilégier les créanciers de l’intérieur sur ceux l’extérieur. La promesse qui a été faite est que la dette intérieure sera traitée, mais il faut que nous donnions une réponse groupée à la dette intérieure et à la dette extérieure. C’est pour ça que nous devons discuter avec des gens, convaincre les gens que nous avons besoin de donner un peu d’oxygène à l’économie intérieure, aux opérateurs intérieurs. On ne peut pas faire ça sans avoir une discussion et en accord avec les autres créanciers. C’est une question de bon sens », avait indiqué le chef du gouvernement de la Transition.
C’est assurément la raison pour laquelle il a d’ailleurs rencontré, lors de la 78e Assemblée générale des Nations Unies, plusieurs responsables du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, des États Unis, de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Japon, de la Chine et de l’Union africaine. Il en va de même pour l’activisme actuel des ministres du Budget et de l’Économie auprès de l’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC) et la Banque africaine de développement (BAD).
Ainsi, il faut croire que trouver un accord avec les bailleurs bilatéraux et multilatéraux donnera un champ d’intervention plus large pour le règlement de l’ardoise intérieure. Une dette intérieure qui est passée entre 2022 et 2023 de 400 à 3 000 milliards de FCFA, soit 22% du PIB.
Dans le même temps, nonobstant la volatilité des cours des matières premières, le gouvernement s’attèle à faire de notre pays une destination viable pour les investissements étrangers. C’est tout le sens de la présence du ministre du Pétrole, Marcel ABEKE, à l’Africa Oil Week qui s’est te nue à Cap-Town en Afrique du Sud, du 9 au 13 octobre 2023.
Le bassin sédimentaire gabonais est encore quasi inexploré à ce jour. Il reste densément riche en minerais quoique notre réintégration à l’ITIE semble sur le point de faire l’objet d’une nouvelle suspension. Le conseil d’administration de cette entité a déclaré, le 10 octobre, que notre pays « fera l’objet d’une surveillance active pendant une période de trois mois, se terminant le 9 janvier 2024 ». L’opération de recensement des artisans nationaux dans l’exploitation aurifère peut constituer un pas essentiel vers un assainissement du secteur.
Quoi qu’il en soit, ce mois d’octobre est dé terminant pour le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Il doit pouvoir convaincre sur deux points : garantir un climat social stable et apaisé, et satisfaire les partenaires du Gabon, en respectant tous les agendas.
Seif Mostley, Directeur de publication