Magazine N°029 : IL FAUT DU CŒUR, IL FAUT DU COURAGE
C’est la seconde rentrée des classes sous l’influence de la lutte contre le coronavirus. Que des inquiétudes au moment où nos enfants vont franchir le seuil des écoles à travers le pays, qui fait face à une troisième vague de l’épidémie marquée par le plus craint des variants : Delta. La virulence qu’on lui attribue ne laisse qu’une seule option à la population, la vaccination.
Il ne faut point s’y méprendre, les chiffres de la vaccination contre le SARS-CoV-2 au niveau local sont en dessous des projections. On rencontre même une certaine résistance de la part des populations en général. Une équation qui semble insoluble pour le gouvernement. Il semble difficile de convaincre la majorité des Gabonais à aller se faire vacciner. Au début de la campagne, le discours des autorités, notamment celui du Chef de l’État, précisait le caractère « non obligatoire» du vaccin, mais « très fortement recommandé ».
Alors que l’épidémie est à sa troisième vague, et que les populations parmi lesquelles les personnels de santé et même les forces de sécurité et de défense nationale continuent d’exprimer leur réticence, les autorités multiplient désormais les stratégies pour contraindre le plus grand nombre à la vaccination, à défaut de proférer des menaces de sanction pour les agents de l’État.
Mais il faudra aussi bien du cœur que du courage aux autorités pour convaincre les professionnels aux avant-postes de la riposte à s’immuniser contre le Covid-19. Le courage parce que les idées conspirationnistes ont fini par trouver un terreau fertile. En l’absence d’une meilleure communication, on ne pourra nullement infléchir la courbe. Mieux, face au nombre relativement bas des décès, personne ne parvient à réellement prendre conscience du danger avec moins de 200 décès. Il est vrai que l’accélération des hospitalisations ces derniers temps dresse un tableau d’inquiétudes. Seulement, beaucoup laissent plus de place à la résilience.
En effet, de la lecture du comportement actuel des Gabonais, il se dégage surtout une forme de résistance. Il faut dire qu’après dix-huit mois de respect des mesures barrières contre le coronavirus, il s’est installé une forme de lassitude dans la société. Le peuple aimerait reprendre le cours normal de ses activités. La montée au créneau de nombreux activistes, qui dénoncent le « Covid business », renforce les convictions de certains des anti- vaccins.
Il faudra tout aussi du courage au gouvernement. En effet, l’année 2021 enregistre une certaine inflation qui s’observe par une perte du pouvoir d’achat. La mercuriale est incontrôlée. Aucun produit n’est épargné, pas même ceux ayant fait l’objet d’un allègement fiscal de la part de l’État auprès des importateurs. Cette situation fragilise un peu plus le peuple, alors que la pandémie a affaibli le marché du travail.
La période actuelle, qui peut conduire à une éventuelle sortie des populations comme au mois de février 2021 avec le « Concert des casseroles », mérite une attention particulière. Surtout qu’il plane aussi depuis quelque temps l’idée selon laquelle l’état d’urgence pourrait être renforcé à cause du non-respect des mesures de prévention. Néanmoins, au stade actuel de la crise sanitaire, à l’instar du monde entier, il faut susciter l’adhésion volontaire à la vaccination, maintenir les gestes barrières.
Dès lors, il importe que les autorités politiques et sanitaires comprennent que les gens ne veulent plus « être gouvernés par la peur ». Ils doivent « cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation », comme le préconisaient 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé français dans une tribune parue dans Le Parisien, en septembre 2020.
Alors que l’épidémie est à sa troisième vague, et que les populations parmi lesquelles les personnels de santé et même les forces de sécurité et de défense nationale continuent d’exprimer leur réticence, les autorités multiplient désormais les stratégies pour contraindre le plus grand nombre à la vaccination, à défaut de proférer des menaces de sanction pour les agents de l’État.
Mais il faudra aussi bien du cœur que du courage aux autorités pour convaincre les professionnels aux avant-postes de la riposte à s’immuniser contre le Covid-19. Le courage parce que les idées conspirationnistes ont fini par trouver un terreau fertile. En l’absence d’une meilleure communication, on ne pourra nullement infléchir la courbe. Mieux, face au nombre relativement bas des décès, personne ne parvient à réellement prendre conscience du danger avec moins de 200 décès. Il est vrai que l’accélération des hospitalisations ces derniers temps dresse un tableau d’inquiétudes. Seulement, beaucoup laissent plus de place à la résilience.
En effet, de la lecture du comportement actuel des Gabonais, il se dégage surtout une forme de résistance. Il faut dire qu’après dix-huit mois de respect des mesures barrières contre le coronavirus, il s’est installé une forme de lassitude dans la société. Le peuple aimerait reprendre le cours normal de ses activités. La montée au créneau de nombreux activistes, qui dénoncent le « Covid business », renforce les convictions de certains des anti- vaccins.
Il faudra tout aussi du courage au gouvernement. En effet, l’année 2021 enregistre une certaine inflation qui s’observe par une perte du pouvoir d’achat. La mercuriale est incontrôlée. Aucun produit n’est épargné, pas même ceux ayant fait l’objet d’un allègement fiscal de la part de l’État auprès des importateurs. Cette situation fragilise un peu plus le peuple, alors que la pandémie a affaibli le marché du travail.
La période actuelle, qui peut conduire à une éventuelle sortie des populations comme au mois de février 2021 avec le « Concert des casseroles », mérite une attention particulière. Surtout qu’il plane aussi depuis quelque temps l’idée selon laquelle l’état d’urgence pourrait être renforcé à cause du non-respect des mesures de prévention. Néanmoins, au stade actuel de la crise sanitaire, à l’instar du monde entier, il faut susciter l’adhésion volontaire à la vaccination, maintenir les gestes barrières.
Dès lors, il importe que les autorités politiques et sanitaires comprennent que les gens ne veulent plus « être gouvernés par la peur ». Ils doivent « cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation », comme le préconisaient 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé français dans une tribune parue dans Le Parisien, en septembre 2020.
Séif Mostley, Rédacteur en chef