Magazine N°019 : UN ALLÈGEMENT PLUS QUE CONTRAIGNANT.
Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA et son gouvernement ont entretenu la presse le 16 octobre dernier. De cette conférence de presse, il était annoncé un assouplissement, mieux, un allègement des mesures liées au couvre-feu et à la stratégie de riposte contre la Covid-19. Un moment plutôt très attendu, notamment à la suite de la communication plus tôt via les réseaux sociaux du président de la République, Ali BONGO ONDIMBA, qui y déclarait que : « Parce que vous avez largement respecté les gestes barrières et les mesures d’hygiène, l’épidémie de Covid-19 est aujourd’hui contenue au Gabon. » Dès lors, pour de nombreux gabonais, notamment ceux exerçant dans le secteur du divertissement et de la restauration, l’espoir d’une réouverture est né. Seulement, cette lueur fut de courte durée.
Par ailleurs, le test précédemment gratuit est désormais payant à la somme de 5000 FCFA. Sans être pessimiste, il se trouve que les populations n’ont pas satisfait de façon efficiente à la nécessité de soumission au test pendant la période de gratuité. Dès cet instant, en le faisant payer, seront-elles plus enclines à le faire ?
Mieux, en réaménageant l’heure de début du couvre-feu, désormais fixée à 22 heures, le gouvernement dit laisser une marge de manœuvre aux restaurants, soit ! Cependant, exiger, en plus de la distanciation physique, des tests négatifs pour être admis dans un restaurant, n’est-ce pas un frein majeur à la rentabilité qui tient du taux de fréquentation? Cette condition va simplement encourager un peu plus les clients à déserter les restaurants. Tout comme l’idée de fournir des renseignements personnels à ces établissements suscite déjà des réactions diverses sur l’usage qui sera fait de ces données.
S’il est judicieux pour le gouvernement de continuer sur l’action de la lutte contre le coronavirus, la vérité commande de reconnaître que les entreprises du secteur de la restauration et du divertissement (bistrots, bars, boîtes de nuit...) ne peuvent se satisfaire de leurs conditions. Or, ces activités sont la cheville ouvrière de notre économie. L’État doit nécessairement éviter la banqueroute pour ce modèle socioéconomique qui permet à de nombreux concitoyens de faire face à la précarité ambiante dans notre pays.
Séif Mostley, Rédacteur en chef