Magazine N°005 : eveille–toi gabon, une aurore se lève!
C’est le moment ! Le moment propice à l’avènement d’un nouveau jour, un jour guidé par la crise, que nous devons considérer comme une opportunité. L’aube d’une nouvelle société. L’ère des opportunités.
A la sortie de notre premier numéro en avril 2018, nous indiquions déjà, dans l’éditorial, le décalage qu’il y aurait entre le retour d’une conjoncture favorable à l’international et un retour soutenable au Gabon. L’abondance n’étant pas de retour, il faut se réinventer. C’est vrai que cela semble facile à dire qu’à le faire. Or, il faut pourtant le dire. La cure d’austérité, en vigueur à la suite du Conseil des ministres du 21 juin 2018, appelle au changement, à l’engagement, à la construction d’un nouveau modèle.
La crise et les mesures d’ajustement structurel engagées par le gouvernement sont à l’image d’une intervention chirurgicale visant à extirper le mal. Une opération d’une telle nature passe par des moments douloureux pour le patient parfois la fin vous semble proche. Mais en suivant les recommandations du médecin à la lettre, en bénéficiant du soutien permanent de votre famille et en travaillant sur soi – même, on retrouve la santé au plus vite. Il est ainsi question pour les Gabonais de trouver en eux les forces devant les mener vers le chemin de la délivrance, de l’indépendance financière et économique. Chacun doit puiser au fond de lui les ressources nécessaires pour son épanouissement. L’Etat n’est plus en mesure de recruter à tous vents. Dès lors, cette situation difficile doit nous renforcer, nous revigorer, nous servir de carburant pour activer l’ère de gloire nationale par l’appropriation de toutes les activités économiques.
C’est maintenant qu’il faut avoir le courage de couper le cordon ombilicale la Fonction publique. Il y a certainement un déni de crise chez certains et la gestion du bien commun peut être frappée du sceau de l’injustice, il est indéniable que sans un tissu économique avec un secteur privé, en grande majorité, garanti par des PME dynamiques et compétitives, le retour de la croissance sera un rêve constant. En période de vache maigre, l’instinct commande la survie. Elle est d’abord une question individuelle.
La jeunesse d’aujourd’hui doit corriger les erreurs de l’Etat – providence par un intéressement sans réserve à l’auto – emploi, qui par ricochet conduit à l’entreprenariat. La lutte contre le chômage, la précarité, la pauvreté et la misère ne sera efficace que si un grand nombre de jeunes s’investissent dans la création d’entreprises. Les plus courageux s’y sont employés au cour de ces dix dernières années. Seulement, il n’est jamais trop tard pour accueillir un nouveau matin, épouser l’horizon de ces temps heureux rêvés par nos ancêtres. Ni le statut de fonctionnaire, ni celui de salarié ne peuvent garantir un enrichissement personnel plus que si vous étiez établi à votre compte et travaillez avec tout le sérieux nécessaire pour engranger un peu plus chaque jour.
Nous ne pourrons être éblouissant et fier, digne d’envie autour de notre drapeau que si nous transformions les larmes actuelles en rivières d’abondance. Tout dépendra dorénavant de comment nous nous déciderons à affronter l’avenir. Car, bâtir l’édifice nouveau, exige du courage, que nous soyons le sel qui rythme par l’effort le futur de notre nation. Notre responsabilité est d’être la référence, le modèle, l’exemple qui n’a jamais existé. Nous sommes tous condamnés à faire du talent, du mérite, de la force de travail, la norme de réussite dans notre société.
Les milliardaires ne doivent plus se compter en politique, dans la haute administration mais plutôt dans l’agro-industrie, la pêche, le transport, le sport et les loisirs, l’industrie, les services, etc. Le secteur agricole regorge de multiples potentialités. Contribuons à la diversification de notre économie. Faisons le pari des lendemains sous de meilleurs auspices parce que l’espoir repose dès maintenant sur l’éclosion du savoir-faire gabonais.
Cependant, demain intime à tous ceux qui sont détenteurs de l’imperium d’assumer la responsabilité de leurs actions. C’est là l’unique condition qui permettra de pourchasser à jamais l’injustice et la honte.
Séif Mostley, Rédacteur en chef