LUDMILLA MBADINGA, Comme un Hair Afro.

Ingénieure électromécanique, Ludmilla MBADINGA AGNOROGOULET DONG est un des jeunes entrepreneurs africains qui ont très tôt décelé la rentabilité du retour du cheveu naturel sur le continent et particulièrement dans leurs pays. Aujourd’hui, elle a su se faire une place dans le domaine du cosmétique et de la coiffure au Gabon, et L’HAIR AFRO, son concept lancé en 2016, s’impose désormais comme une référence, d’autant plus que l’entreprise a su se diversifier en six ans d’existence seulement, avec une seule ambition : libérer la femme africaine, noire et aux cheveux crépus du conformisme capillaire.

ENOROMI MAGAZINE : 
Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
 
Ludmilla MBADINGA
Je suis ingénieure électromécanique depuis 2011, cadre dans une structure de la place et entrepreneure depuis 2016. Je suis fondatrice de l’entreprise de beauté naturelle L’Hair Afro.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Pourquoi « L’Hair Afro » ?
 
Ludmilla MBADINGA
« L’Hair Afro » est un jeu de mots dont la prononciation renvoie plutôt à « L’ère afro », car nous sommes dans une époque marquée par un fort retour au naturel de la femme africaine qui souhaite revaloriser son identité culturelle. « Hair » (anglais) pour « cheveu » en français est juste un rappel de notre secteur d’activité principalement axé sur la coiffure afro.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
La femme gabonaise est de plus en plus sophistiquée avec une préférence pour les extensions, les greffes et perruques de cheveux humains. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer sur le marché de l’afro ?
 
Ludmilla MBADINGA
La première raison pour laquelle j’ai ouvert un salon de coiffure spécialisé dans le traitement et l’entretien du cheveu naturel était pour que mes cheveux soient entretenus par des professionnels de ce domaine que respectent les textures dites « afros ». Car un mois avant, j’avais fait mon retour au naturel à Accra, au Ghana, matérialisé par une coupe complète de mes cheveux appelée « Big Chop ». Il faut dire qu’en 2016, il n’y avait pas d’espaces dédiés aux cheveux naturels à Libreville et il était très difficile d’être prise en charge par les salons de coiffure existants qui, lorsque certains acceptaient de vous recevoir avec vos cheveux crépus, ne manquaient pas de commentaires et remarques durant toute la prestation.

Donc très vite, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule dans cette situation, alors j’ai commencé à vulgariser mon activité sur les réseaux sociaux où j’ai pu voir la manifestation de plusieurs femmes aux cheveux naturels dans la même situation et qui étaient à chaque fois ravies de découvrir l’existence d’une telle structure ici au Gabon.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
À l’heure de la tendance « Nappy », pouvez-vous nous donner quelques raisons qui poussent votre clientèle au retour au naturel ?
 
Ludmilla MBADINGA
Les femmes gabonaises, du fait de l’utilisation abusive du défrisage, du stress, du port de coiffures trop serrées par l’avant et bien d’autres, souffrent beaucoup d’alopécie. Et lorsqu’elles arrivent au salon pour traiter principalement leur problème de chute de cheveux par des soins naturels et coiffures protectrices, elles décident par la suite d’adopter le port du cheveu naturel qui in fine leur permet de porter toutes sortes de coiffures et extensions tout en gardant un cuir cheveu sain et fortifié. Certaines optent pour la transition qui est un passage progressif du cheveu défrisé au naturel tandis que d’autre pour le Big Chop.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Quelle est, selon vous, la tendance 2022 en matière de coupe afro ?
 
Ludmilla MBADINGA
En ce moment, ce sont les rastas sans nœuds (appelés knotless braids) qui sont très tendances, car très légères et ne causant aucune traction. Elles sont souvent tressées mixées avec des nattes faites avec beaucoup de créativité pour donner plusieurs formes (cœur, losange, papillon...).
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Quelle est l’offre de soin qui définirait le mieux votre salon ?
 
Ludmilla MBADINGA
Incontestablement la formule «Émeraude»! Il s’agit d’un soin complet et une coiffure protectrice plutôt accessible en termes de prix. Ce soin complet se compose d’un bain d’huile fait avec un mélange de nos huiles végétales et d’un masque avec nos ingrédients maison tels que miel, l’œuf, l’avocat, le yaourt nature…
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Vos marques cosmétiques préférées ?
 
Ludmilla MBADINGA
Aujourd’hui, je suis très à l’écoute de mes cheveux ; ce qui fait que je n’ai plus de marque préférée. Temps que je trouve les produits naturels qui conviennent à mes cheveux, je les achète et je fais mes recettes en fonction de l’état de mon cheveu. En ce moment, je suis plutôt huile de jojoba, huile de neem et huile de carotte.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
« Sup’Hair Afro ». Dites-nous-en un peu plus ?
 
Ludmilla MBADINGA
Alors, « Sup’Hair Afro », c’est la solution à mon problème de pellicules ! C’est une gamme super efficace contre les pellicules que j’ai conçue avec l’aide d’une amie chimiste et cosmétologue nigériane. Mais aujourd’hui, avec la crise sanitaire, j’ai beaucoup de mal à réapprovisionner mes stocks et donc j’ai d’abord mis une pause sur ce projet, le temps de trouver des solutions définitives en ce qui concerne le transport.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
L’idée qu’une femme se fait de la beauté et de l’acceptation de soi commence, selon vous, dès son plus jeune âge. D’où la création d’une poupée originale baptisée « Saphir ». Parlez-nous de cette invention.
 
Ludmilla MBADINGA
Créée en 2018, Saphir est la première poupée enfant à l’image de la petite fille gabonaise que j’ai conçue pour être la meilleure amie de nos filles. En voyant Saphir qui est belle, forte et intelligente, nos filles pourront facilement s’identifier à elle. De ce fait, elles grandiront avec cette image positive d’elles et ne se laisseront pas influencer par des dictats de beauté qui les éloigne de la leur. Bien au contraire !
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Selon des experts du marketing, pour survivre certains salons seront obligés de développer d’autres services, dont la plupart ne seront pas forcément en rapport avec le monde de la coiffure. Avez-vous une idée de ces futurs services ?
 
Ludmilla MBADINGA
Oui, je confirme ! Ce n’est pas faux. En tant que professionnelle de la beauté afro, la montée de la concurrence dans le secteur de la coiffure nous a déjà emmenés à penser à nous réinventer. C’est pourquoi j’y travaille pour le compte de L’Hair Afro depuis plusieurs mois. Les fruits de ce travail seront visibles très bientôt.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Quelle est votre source d’inspiration dans le cadre des projets de L’Hair Afro ?
 
Ludmilla MBADINGA
Ma principale source d’inspiration, ce sont mes filles (Saphir et Cristal). Je souhaite faire d’elles des femmes qui ont confiance en elles et sont fières de leur héritage culturel.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné en matière de soin du cheveu afro ?
 
Ludmilla MBADINGA
Le bain d’huile régulier est le secret pour des cheveux afros en bonne santé.
 
ENOROMI MAGAZINE : 
Quelle est la philosophie de L’Hair Afro ?
 
Ludmilla MBADINGA
La philosophie de L’Hair Afro est la valorisation de la beauté africaine sous toutes ses formes. Après plusieurs activités pour la sensibilisation de la femme sur le retour au naturel, nous-nous sommes donné pour mission, à partir de 2022, d’encourager la jeune fille de 3 à 12 ans à s’aimer telle qu’elle est, grâce à l’aide des mamans et de la poupée Saphir.
Propos recueillis par
Sveltana ADAH MENDOME

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