Environnement : La place de la Comifac au One Forest Summit.

Les forêts tropicales rendent un service inestimable aux populations locales et à l’humanité en leur offrant de nombreuses ressources, mais aussi en piégeant le carbone et en abritant des hotspots de biodiversité. Reconnaissant l’importance des forêts d’Afrique centrale ainsi que les menaces croissantes qui pèsent sur elles, les chefs d’État d’Afrique centrale se sont engagés officiellement, en mars 1999 à Yaoundé, à œuvrer de manière concertée à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers de leurs pays. Jouant son rôle de défenseur des forêts du Bassin du Congo, la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) a joué un rôle actif dans cette première édition du One Forest Summit qui s’est déroulée à Libreville, les 1er et 2 mars 2023.

À ce jour, le Bassin du Congo capte 11% des financements internationaux pour les forêts. Le forum qui s’est terminé le 2 mars dernier a étudié les moyens de mettre en place un marché du carbone « Premium » de haute intégrité et à haute valeur environnementale qui incorpore des co-bénéfices pour la nature et les populations. Le Secrétariat exécutif de la COMIFAC y a été représenté par quelques membres de son équipe dirigeante, dont le Secrétaire exécutif Hervé Martial MAIDOU et le Secrétaire exécutif adjoint et coordonnateur technique Chouaibou NCHOUTPOUEN, qui ont tous deux animé des sessions techniques au cours des travaux tenus dans la capitale gabonaise.

Une rencontre décisive pour le bassin du Congo

À l’ouverture du One Forest Summit à Libreville, le Pr Lee WHITE, ministre gabonais des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d’Affectation des Terres, a d’emblée placé la barre haut, indiquant devant une salle bondée de représentants des États, d’experts climat et d’observateurs qu’il ne s’agissait pas d’« un sommet de plus mais un sommet de solutions ». Le membre du gouvernement gabonais a en effet tenu à rappeler que cette rencontre qui se tient deux mois après la COP15 de Montréal sur la biodiversité et trois mois après Charm el-Cheikh ne doit pas « courir après de nouveaux accords ou de nouvelles déclarations d’intentions ». « Nous sommes réunis ici pour un sommet d’action et de solutions. Nous voulons mettre en œuvre nos engagements », a-t-il lancé face aux nombreux participants.

« Les forêts absorbent deux fois plus de CO2 qu’elles n’en émettent, près de 7,6 milliards de tonnes par an, davantage que les émissions annuelles des États-Unis ! Le défi de la biodiversité ? Alors qu’elles couvrent à peine 10% de la planète, les forêts tropicales abritent 70% des espèces végétales connues et 90% des espèces vertébrées », poursuit le ministre, biologiste, botaniste et archéologue, qui a vécu dans la forêt gabonaise de 1989 à 2000 dans le cadre de ses nombreuses recherches sur la faune et la flore de ce pays axial du bassin du Congo.

Actuellement, 350 millions de personnes dépendent directement des forêts tropicales pour vivre, et 1,6 milliard indirectement, poursuit le ministre, déroulant des chiffres préoccupants. Ainsi, en 40 ans, les forêts tropicales mondiales ont perdu 20% de leurs superficies. « Cette déforestation tropicale est responsable de 13% des émissions mondiales de CO2 », poursuit celui qui est considéré comme l’architecte de l’inscription de la forêt tropicale dans l’accord de Paris.

Ce sommet a permis de réfléchir sur le renforcement de la coopération scientifique entre les trois grands bassins tropicaux, le développement des filières plus durables pour élaborer des produits respectueux des forêts à des prix justes et la définition des financements innovants pour la protection des forêts.

Le financement constitue le nerf de la guerre. Partenaire de ce sommet, la France s’est engagée à doubler ses financements internationaux pour la biodiversité pour atteindre 1 milliard d’euros dès 2025.

Le rôle de la jeunesse de la sous-région Toute cette mobilisation nécessite l’implication de la jeunesse régionale et internationale d’aujourd’hui, mais surtout celle de demain. « La relève est en marche et se structure progressivement. Une rencontre sous-régionale de passation de témoin à la jeune génération de leaders engagée est planifiée pour fin 2023 début 2024 avec des partenaires qui ont inscrit la jeunesse au cœur de leur action. Nous allons continuer de faire le plaidoyer dans ce sens pour aider à mieux cerner les champs d’expérimentation, d’innovation et de progrès et surtout soutenir la vulnérabilité des communautés locales et des jeunes par des emplois décents et opportunités : Miser sur la jeunesse, c’est miser sur l’avenir du continent », a tancé Marie TAMOIFO, leader de la société civile et Coordonnatrice régionale du Réseau des jeunes pour les forêts d’Afrique centrale (REJEVAC).

Miser sur la jeunesse des pays de l’espace CEEAC et COMIFAC l’est encore plus. Le défi climatique, de conservation de biodiversité et de développement des pays africains avec un manque d’emplois pour la jeunesse est déjà là et il est urgent d’y répondre. Vivement que cette initiative du One Forest Summit touche toutes les organisations et structures de jeunesse de la sous-région et du monde.

Cette rencontre présidée par les présidents Ali BONGO ONDIMBA et Emmanuel MACRON a pour ambition de s’inscrire dans une dynamique positive dans le sillage, rappelle le ministre, de l’accord « historique » adopté en décembre à Montréal pour mettre fin à la perte de la biodiversité et la restaurer.

Mikel DOUSSENGUI

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