DÉVELOPPEMENT DES CRÉDITS CARBONE, des investisseurs britanniques, indiens et tunisiens marquent leur intérêt

Le Gabon est certifié au crédit carbone de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sur la période 2010-2018. Le pays peut ainsi vendre son crédit carbone aux entreprises qui en ont besoin. Le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) est chargé de la gestion des fonds issus de cette vente. Seulement, depuis la mise à disposition de ce crédit carbone, le pays a du mal à trouver preneur sur le marché international. 

Au cours de la conférence One Summit Forest, qui s’est tenue du 1er au 2 mars 2023 à Libreville au Gabon, la question du financement dédié à la préservation des forêts du bassin du Congo et particulièrement de la forêt gabonaise a été abondamment abordée. En effet, le Gabon séquestre chaque année plus de 140 millions de tonnes de carbone. Au cours de la COP27 en Égypte, 90 millions de tonnes de ces crédits carbone ont été validées de manière « définitive » par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UNFCCC).

Lors de la plénière d’ouverture du One Forest Summit, le ministre des Eaux et Forêt, Lee WHITE a indiqué que les crédits carbone peinent à être vendus sur le marché international notamment auprès des pays occidentaux. « Ça fait trois mois que nos crédits carbone existent. Il y a le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) qui vend ces crédits. Mais, au niveau des États on n’a pas remarqué un grand engouement même si on a signé des accords internationaux au niveau de Paris. Le secteur privé vient nous voir et on est en négociations, mais on est très déçu de la réaction des États », a regretté Lee WHITE.

Selon le membre du gouvernement, dès que le Gabon lance les discussions sur ses millions de crédits carbone avec les pays occidentaux, c’est silence radio. Et pourtant, d’après Francis JAMES, représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les crédits carbone du Gabon sont de bonne qualité.

Pour l’administrateur directeur général du FGIS, Akim DAOUDA, la vente de ces crédits carbone aurait permis au Gabon de préserver la nature, de créer des emplois et de maintenir ce stock de carbone aussi élevé qu’il est, car ça coûte de l’argent et des investissements de conserver sa forêt intacte. En effet, la vente des 90 millions de tonnes de crédits carbone aurait pu rapporter au Gabon environ 1,26 milliard de dollars, soit 773,39 milliards de FCFA, le prix de la tonne de carbone étant estimé à environ 14 dollars sur le marché international, selon le ministre des Eaux et Forêts dans un entretien accordé à la chaîne de télévision Gabon 24. Il mise néanmoins sur ces sociétés qui émettent du CO2 et qui n’arrivent pas à réduire rapidement leurs émissions, mais qui ont la possibilité d’acheter des crédits carbone pour compenser ces émissions.

Le pays séquestre annuellement l’équivalent de 140 millions de tonnes de carbone, alors qu’il n’en émet que 35 000. Ainsi, fort d’une différence de plus de 139,9 millions de tonnes de carbone chaque année, le Gabon peut-il vendre son crédit carbone aux entreprises qui en ont besoin. Le pays a été certifié au crédit carbone de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sur la période 2010-2018.

Le Gabon a déjà vu ses efforts récompensés en juin 2021 par la Norvège. Ce pays européen avait décidé de lui octroyer un financement de 17 millions de dollars, soit environ 9,3 milliards de FCFA, pour son engagement en faveur de la protection de ses forêts. Cette enveloppe représente la contrepartie du carbone supplémentaire séquestré entre 2016 et 2017, grâce aux mesures mises en œuvre par le gouvernement gabonais dans le but de lutter contre la déforestation et limiter les dérèglements climatiques.

Les engagements de Libreville

Le One Summit Forest de Libreville, coorganisé par la France et le Gabon, a amené les principaux participants à prendre un certain nombre d’engagements au bénéfice de la préservation des forêts tropicales. Le président, Emmanuel MACRON a notamment promis la création d’un fonds doté de 100 millions d’euros, soit un peu plus de 65,5 milliards de FCFA. Il a aussi fait savoir que plusieurs bailleurs de fonds vont participer à cette opération de financement au profit des États des 15 pays du bassin du Congo, dont le Gabon. Il s’agit de la fondation Walton qui a promis 20 millions d’euros, un peu plus de 13 milliards de FCFA. La fondation Conservation International à hauteur de 30 millions d’euros, soit 19,6 milliards de FCFA. Et le reste de l’enveloppe est à la charge de la France.

À côté de la création de ce fonds, d’autres initiatives ont été présentées pendant les deux jours de conférence du One Summit Forest. Dieudonné EVOU MEKOU, le président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), a profité de cette occurrence pour faire la promotion du Fonds bleu du bassin du Congo qui est hébergé par l’institution financière sous-régionale qu’il préside. D’après le président de la BDEAC, le Fonds bleu pour le bassin du Congo est le principal outil financier de la Commission climat du bassin du Congo (CCBC). « Il a pour objectif de mobiliser les ressources nécessaires auprès des contributeurs et investisseurs, en vue du financement de la mise en œuvre des programmes et projets concourant au développement durable et à la promotion de l’économie bleue », a-t-il expliqué, tout en appelant les potentiels bailleurs de fonds à mettre la main à la poche pour thésauriser les fonds nécessaires.

Brice GOTOA

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