Pour renforcer les capacités de production d’énergie électrique dans le pays, Gabon Power Company (GPC), la société pétrolière Perenco et l’État gabonais ont signé le 6 avril 2023 à Libreville un protocole d’accord relatif à la construction de la centrale thermique au gaz naturel de Mayumba, dans la province de la Nyanga. Ce projet devait être exécuté dans un délai de deux ans et permettra une alimentation de 80 000 foyers.

La ville de Mayumba dans la province de la Nyanga sera bientôt dotée d’une centrale thermique à gaz d’une capacité installée de 21 MW. Le protocole d’accord a été signé le 6 avril 2023 à Libreville entre la société pétrolière Perenco Oil & Gas Gabon et Gabon Power Company (GPC), filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), en vue du développement de cette infrastructure qui va nécessiter environ 75 milliards de FCFA.

Selon les closes de cet accord, la centrale thermique sera construite par GPC et la société Perenco se chargera de la construction des infrastructures de compression et de transport (gazoduc) du gaz naturel des sites offshore vers la centrale électrique.

« Pour Perenco, cela consiste à un investissement de l’ordre de 40 millions de dollars, pour mettre les installations de compression, des gazoducs et des systèmes pour traiter le gaz. Puis, derrière il y a un impact très positif sur l’environnement puisque dans le cadre de ce protocole d’accord, nous allons alimenter cette centrale avec du gaz qui est actuellement brûlé. C’est un engagement que prend Perenco», a expliqué Adrien BROCHE, directeur général de Perenco.

Il s’agit dans cet accord de construire une centrale thermique à gaz du côté de Mayumba qui permettrait d’alimenter cette ville, avec une ligne de 20Kv. « Les villes de Tchibanga et Mouila également, et si possible, Lambaréné avec une ligne 90Kv. Nous mettons en place un investissement de 50 milliards de FCFA environ », a déclaré Joseph DIBONA, directeur de développement de GPC. D’après lui, en plus d’améliorer le quotidien des populations gabonaises avec l’alimentation de 80 000 foyers connectés au réseau interconnecté de Louetsi, le projet contribuera à la création de 450 emplois directs à l’échelle locale et à la réduction de l’emprunte carbone du Gabon.

Le Gabon veut réduire l’emprunte carbone

Cette centrale sera alimentée à partir du gaz torché ou brûlé. « Pour le pétrole, il s’agit d’aménager des infrastructures qui permettront la production et l’évacuation du gaz naturel torché ou brûlé. Cette démarche rendra disponible la molécule gazière aux utilisateurs. La construction de ce gazoduc permettra désormais d’interconnecter dans un premier temps les installations immédiates aux environs des champs de Mbia et de la zone de Mayumba », a précisé le ministre du Pétrole, Vincent de Paul MASSASSA. Ce qui acte l’ambition du Gabon de développer un mix d’énergie majoritairement propre et renouvelable avec la valorisation du potentiel gazier gabonais à des fins de production d’énergie électrique. « Nous pouvons nous féliciter de collaboration matérialisée aujourd’hui par la signature de ce MOU pour accélérer et faire prospérer les hydrocarbures au Gabon », a souligné Vincent de Paul MASSASSA.

La construction de la centrale thermique à gaz naturel de Mayumba intervient dans un contexte où le Gabon est engagé dans la valorisation des ressources en gaz naturel actuellement torchées dans son mix énergétique. Le pays ambitionne d’augmenter le taux d’électricité en zone rurale, actuellement de 38% à 85%. Cela devrait renforcer le RIC de Louetsi et réduire les coûts de production de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), mais surtout contribuer à la réduction de l’emprunte carbone du pays. C’est une infrastructure écoresponsable destinée à soutenir une transition énergétique décarbonisée et durable pour l’ensemble du territoire.

Ce projet devait être exécuté dans un délai de deux ans avec pour objectif de mise en service à la fin 2025. Il arrive à point nommé par rapport aux orientations du Plan d’accélération de la transformation (PAT). « Nous allons avoir la possibilité, avec la construction des Rics, de fournir de l’énergie au niveau de Tchibanga, Mouila et remonter jusqu’au RIC de l’Estuaire avec la zone de Kango. Fougamou et Lambaréné vont pouvoir être alimentés en énergie. C’est donc pour nous une satisfaction », a apprécié Oswald Séverin MAYOUNOU, avant de poursuivre : «Nous attendons donc la prochaine étape qui va être plus concrète pour bénéficier de plus d’énergie, à la grande satisfaction des industriels et des populations ».

Brice GOTOA