DÉSIREY MINKOH, Une vie au bout de l’objectif.

DÉSIREY MINKOH, Une vie au bout de l’objectif.
Plus d’une trentaine d’années consacrées au photojournalisme, reporter d’images sur tous les terrains notamment en zones de conflits à travers le continent africain, Désirey MINKOH est un des personnages importants de l’univers de la presse gabonaise, voire internationale. De la passion au métier, la photographie est l’élément substantiel de sa vie. Profitant de sa nomination par l’Achievements Forum U.K, nous sommes allés à sa rencontre. Le photographe nous a partagé son parcours et ses attentes.
ENOROMI MAGAZINE
Désirey MINKOH, un nom connu au Gabon dans l’univers médiatique. Seulement, peut-on connaître votre parcours ?
Désirey MINKOH
Je suis un photojournaliste de formation. La photographie est arrivée à moi par hasard par l’entremise de mon grand frère qui en s’offrant un appareil photo reflex avec sa bourse d’étudiant avait souhaité qu’on l’essaye non loin de chez nous sur le Boulevard Triomphal en se photographiant à tour de rôle, quand vint mon tour, j’ai gardé l’appareil définitivement. C’est ainsi qu’est née la passion. On est vers la fin des années 80.

C’est donc très tôt que j’avais décidé d’en faire mon métier malgré l’opposition de mes parents. Leur souhait était que je devienne médecin. Curieusement, ce fut également contre l’avis de mon frère, celui par qui tout est arrivé involontairement. Contre toute attente, j’avais réussi à obtenir un poste d’apprenti photographe dans un petit laboratoire à Nzeng-Ayong, propriété d’un Français. Par la suite, j’avais sollicité son concours pour m’inscrire dans une école de photographie de Liège par correspondance. C’est avec succès que j’y fis mon entrée et y acheva mon parcours. À la suite de cette formation, je me suis spécialisé en photojournalisme lors des 2e Rencontres de la photographie avec l’École supérieure de Journalisme de Lille.

En 1998, je participe et remporte un concours photo organisé par le Centre Culturel Français de Libreville et Air France dont le thème était “Terre de foot “ à l’orée de la Coupe du Monde en France. Pour ce concours le 1er prix était un stage à la prestigieuse École Supérieure Louis Lumière à Paris option Portrait d’art. Entre temps, je travaillais déjà pour le journal l’union comme chef de service photographie depuis mars 1996. Je me souviens avoir décliné à cette période l’offre du bureau de l’Agence France Presse parce que le quotidien l’union était abonné au fil photo de de cette agence dont j’avais accès.

À cette époque, je ne me sentais pas prêt ou capable de donner satisfaction, au regard des exigences très élevées de cette agence. Cependant, j’ai fini par accepter de travailler pour elle 3 ans plus tard. Notamment, après les stages cités plus haut dont le dernier à Paris où l’AFP m’offre à son tour un stage d’édition, traitement et de transmission photo pour ensuite devenir son photographe pour l’Afrique centrale et de l’Ouest pendant 7 ans.

J’ai couvert pour cette agence dans les zones de conflits au Congo-Brazzaville, Centrafrique, en RD Congo, au Tchad, au Libéria, en Sierra Leone, au nord de la Côte - d’Ivoire (en zone rebelle) et au Darfour avant de créer mon agence Afrikimages en 2006.
ENOROMI MAGAZINE
Fort de votre parcours, comment appréhendez-vous la photographie aujourd’hui ?
Désirey MINKOH
Tout ou presque. Elle occupe avec ma famille toute ma vie. Pratiquer un métier qui est votre passion est un don de Dieu. C’est un des premiers gages de la réussite de toute entreprise ou d’une carrière. La passion. C’est elle qui vous aide à surmonter les nombreuses épreuves, à surmonter pour sa pratique et pour s’y maintenir et en tirer profit. C’est par la photographie que ma vie s’est construite. Elle a forgé ma personnalité de par sa capacité à permettre qu’on fasse de nombreuses rencontres humaines et culturelles à travers le monde. Ce qui donne forcément une vision globale et détachée de la vie.

La photographie, surtout celle que je pratique, le photojournalisme, vous fait voir tellement de choses et vous donne des émotions de tout genre en une journée. Par exemple, comment sortir d’un camp de réfugiés avec toutes les souffrances et misères de ces femmes, enfants et vieillards et vous retrouver dans le salon doré d’un des responsables de la misère ces gens. Les expériences de terrain finissent par devenir des souvenirs éternels.

J’ai fini par me rendre compte que je vis souvent entre deux mondes diamétralement opposés en quelques minutes sans transition. En septembre 2004, après un reportage de 12 jours dans le désert du Darfour avec les rebelles du MJE (Mouvement pour la Justice et l’Égalité ) à dormir d’un œil à la belle étoile, entouré par des jeunes combattants désœuvrés sur un front de guerre, prêts à tuer, en se contentant des plats de survie (fait de macaroni au lait) et boire de l’eau insalubre, je me retrouver deux jours après cette aventure dans un voyage officiel à New York dans un environnement et un confort diamétralement opposés à tous points de vue.

La photographie représente aussi cette capacité à fixer le temps et à conserver notre Histoire, nos vies et nos cultures.
ENOROMI MAGAZINE
Comment vous définiriez-vous en tant que photographe ?
Désirey MINKOH
Mon métier, photojournaliste, consiste à capter les instants en temps réel, sans scénographie ni filtre ou retouche sur mes personnages. Car, je dois restituer fidèlement ce que je vois au public. Une situation qui n’est pas souvent sans conséquence, mais seuls ma déontologie et mon professionnalisme me guident. Comme on dit dans notre jargon : « la photographie est la mémoire des yeux » et il est bon de mémoriser le naturel et pas l’artificiel.
ENOROMI MAGAZINE
Désirey MINKOH responsable d’une galerie, d’une photothèque et d’une star-up Afrikimages Agency. À quels besoins répondent ces différentes structures ?
Désirey MINKOH
Il faut d’abord savoir que la photographie est un domaine très large et varié, même si on le pratique chez nous un peu dans tous les sens, et tout dépend aussi de la clientèle visée. Nous produisons deux genres photographiques : les images éditoriales et les images créatives.

Les images éditoriales s’adressent aux professionnels de la presse écrite et en ligne, des agences de presse, etc., qui malheureusement dans notre pays, voire dans la majorité des pays de l’Afrique subsaharienne illustrent leurs articles avec des images “piquées “ illégalement sur le net, ou utilisent des images créatives pour un article de presse, des fois sans le mentionner. J’invite d’ailleurs tous nos confrères à profiter de nos abonnements attractifs pour l’illustration de vos articles.

Les images créatives, qui représentent souvent des personnages de différents corps de métiers, répondent quant à elle a un public à la fois professionnel et amateur. Les professionnels de la communication et infographistes s’en servent pour leurs clients pour la conception des revues d’entreprises ou des illustrations de comptes-rendus ou des rapports d’activités. Ces images créatives servent aussi aux architectes d’intérieur et aux privés pour les décorations des maisons, bureaux, salles d’attente, etc.

Afrikimages Agency est la maison de production de toutes ces images éditoriales et créatives, avec son réseau de photographes. La banque d’images ou photothèque vend les images éditoriales via son site Web afrikimages.com et la galerie vend ses photos créatives sur différentes sortes de supports pour ses produits dérivés de décoration et d’ornement à travers sa galerie. Notre vision et nos cibles sont clairement identifiées et nous leur facilitons la tâche en créant un couloir à chacun.
ENOROMI MAGAZINE
Vous êtes nominé d’un organisme britannique, Achievements Forum U.K, dont la mission est de récompenser l’excellence dans les domaines des affaires, de la science et de l’Économie, que représente pour vous cette nomination ?
Désirey MINKOH
Cette nomination vient récompenser tous nos efforts pour l’exigence de qualité que nous nous sommes fixés pour être parmi les meilleurs du Continent et jouer dans la cour des grands. Je suis reconnaissant en tant que manager, car cette nomination d’un organisme international va booster davantage mes collaborateurs qui y voient, le prix de mes exigences quelquefois rébarbatives et fastidieux. J’aime à considérer que ce sont les petits détails qui produisent à force de persévérance de grands effets comme cette nomination. Notamment parce que nos produits s’adressent aux professionnels de l’image, qui sont très exigeants et veulent des images prêtes à l’emploi. Attiré le regard d’un public averti et professionnel ne peut-être qu’un honneur et une fierté tout en faisant parler de la photographie gabonaise sur le plan international.
ENOROMI MAGAZINE
uelles sont vos attentes de cette nomination ?
Désirey MINKOH
Gagner un trophée. Même - si la seule nomination est déjà gratifiante. Ce prix nous apportera une plus grande visibilité à travers le monde et facilitera peut-être d’autres partenariats et pourquoi pas un financement, qui nous permettra de nous développer plus vite et de nous déployer sur tout le continent africain.
Propos recueillis par
Gloire Z.N.

Autres articles

Image

A propos de nous...

Le succès en communication réside dans la synergie entre différents moyens de passer le message et de faire connaître le produit. Individuellement, ces moyens ont tous une bonne efficacité, mais mis ensemble ils décuplent les résultats.

Contactez-Nous : infoenomag@gmail.com / +241.77.65.75.75

SUIVEZ NOUS

© 2023 Enoromi Magazine. Tous droits réservés
*********
Magazine publié par Services Prestiges International
*********
OBS Vision