Enoromi Magazine :
Avril 2021, avril 2022. Cela fait un an que le Centre international multisectoriel de formation professionnelle de Nkok a été officiellement inauguré par le chef de l’État. Comment les formations se déroulent-elles 12 mois après leur lancement ?

Salamata OUMAROU
Le Centre international multisectoriel de formation professionnelle de Nkok (CIMFEP) a été inauguré le 9 avril 2021 par le président de la République, S.E. Ali BONGO ONDIMBA. Cela fait effectivement 12 mois que les cours y sont effectifs, et je dirais que tout se passe bien dans l’ensemble. Les formateurs sont présents à leurs différents postes, les stagiaires, c’est comme cela que nous appelons nos élèves, sont également présents dans les salles de classe et les ateliers.

Enoromi Magazine :
Une année après le démarrage des enseignements, la première session a-t-elle déjà été bouclée ?

Salamata OUMAROU
Au CIMFEP, nous parlons plutôt en termes de Périodes, parce que notre formation dure en général 18 mois répartis en 5 périodes. La première année est donc constituée de la première et de la deuxième période. Nous avons effectivement bouclé avec, et plusieurs de nos stagiaires sont actuellement en stage d’immersion à l’issue duquel ils entameront la troisième période qui constitue la deuxième année jusqu’à la cinquième période.

Enoromi Magazine :
Vous semblez avoir parfaitement respecté votre programme, en dépit de la Covid-19. Comment avez-vous d’ailleurs géré cette crise sanitaire au CIMFEP de Nkok ?

Salamata OUMAROU
En réalité, nous avons géré la crise sanitaire comme dans toutes les administrations et tous les établissements grâce à l’accompagnement du ministère de la Santé qui nous a donné des orientations à suivre pour protéger aussi bien les personnels que nos stagiaires qui sont logés sur place. Nous avons donc suivi à la lettre ces orientations, notamment les mesures barrières qui ont été édictées par le gouvernement. Tout s’est donc passé comme il fallait que ça se passe.

Enoromi Magazine :
Quels sont les profils de vos stagiaires ?

Salamata OUMAROU
En parlant de profils, il faut surtout parler des niveaux et des cycles de formation. Pour accéder au CIMFEP de Nkok, les futurs stagiaires doivent avoir un niveau minimum de 4eme pour le cycle secondaire sanctionné par le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP). Pour ce qui est du Brevet d’études professionnelles (BEP), nos futurs stagiaires doivent avoir un niveau minimum de 3eme. Ce sont ce genre de profils que nous avons au sein du Centre cette année. Nous avons déjà mis en place ces deux niveaux de formation, mais d’autres sont appelés à s’ouvrir progressivement. Il s’agit notamment du (CQP), du Brevet technique (BT), du Brevet professionnel (BP) et du Baccalauréat professionnel pour le Cycle secondaire ; et du (DUT), du (BTS) et du Diplôme d’ingénieur pour le Cycle supérieur.

Enoromi Magazine :
Comment les futurs stagiaires ont-ils accès à votre établissement ?

Salamata OUMAROU
Ils y ont accès par voie de concours, pour ce qui est de la formation initiale. Et pour cette catégorie, le public cible du CIMFEP de Nkok est essentiellement constitué de jeune de 16 à 27 ans. Pour la formation continue que nous proposons également, l’accès au Centre se fait par étude du dossier des personnels d’entreprises ou tout autre professionnel souhaitant subir une formation. Pour ceux-ci, la durée de la formation est fonction du cahier de charges.

Enoromi Magazine :
D’où viennent exactement vos stagiaires ?

Salamata OUMAROU
Nos stagiaires viennent de toutes les provinces du Gabon. Ceux qui étaient présents à l’intérieur du pays ont déposé leurs dossiers de candidature dans les différents centres de formation, et ceux qui vivaient dans la capitale, Libreville, les ont déposés à l’Agence nationale de formation technique et professionnelle (ANFTP), sise au Centre Basile ONDIMBA. C’est à la suite du regroupement et de l’analyse des dossiers que le concours est lancé comme cela s’est fait le 13 mars 2021.

Enoromi Magazine :
D’où viennent les enseignants qui exercent dans le Centre ?

Salamata OUMAROU
Il s’agit, pour la plupart des enseignants issus de la Fonction publique. Mais le Centre fait également intervenir quelques vacataires, à cause du faible effectif d’enseignants techniques et professionnels publics. Ces vacataires sont donc là pour prêter main-forte à leurs collègues du public, notamment pour le Département Services aéronautiques ou pour les filières comme la maintenance des ordinateurs et des téléphones portables qui n’existent pas dans d’autres centres publics. Il a donc fallu recruter des enseignants qui ne figuraient pas dans le fichier de la Fonction publique. Il faut préciser que le salaire de ces vacataires est supporté par le budget de fonctionnement de l’établissement.

Enoromi Magazine :
De combien de départements dispose le CIMFEP de Nkok ?

Salamata OUMAROU
À ce jour, nous disposons de cinq Départements, à savoir :

Enoromi Magazine :
Quel est le nombre d’élèves par classe ?

Salamata OUMAROU
Nous avons des salles de classe banalisées de 40 élèves, mais également celles de 60 élèves, selon les Départements. Pour cette première année, le nombre total d’élèves est de 326, pour les parcours CAP et BEP. Le Centre a une capacité pouvant aller à 500 élèves et même plus.

Enoromi Magazine :
Selon vous, le fait que le Centre soit implanté dans la Zone économique spéciale Nkok est-il un avantage ?

Salamata OUMAROU
Je dirais que c’est un atout. C’est même très favorable et bénéfique pour les apprenants, puisque nous sommes entourés de plusieurs entreprises industrielles. Or, au CIMFEP, nous formons les jeunes dans les domaines industriels. Ça nous arrange beaucoup, d’autant plus que ça nous permet de les insérer plus rapidement dans ces entreprises pour des stages. Et cela va bien au-delà des stages. Nous formons ici des professionnels qualifiés, et si ces entreprises expriment un besoin de personnels, nous sommes en mesure de les leur fournir.

Enoromi Magazine :
Après 18 mois de formation, le CIMFEP garantit-il un emploi à ses stagiaires ?

Salamata OUMAROU
Ce n’est pas vraiment l’objectif et encore moins la prérogative du Centre. Nous formons uniquement, oui. Mais nous formons dans un état d’esprit qui est celui de permettre à nos stagiaires de trouver facilement du travail au terme des 18 mois de formation. Il faut savoir que la formation que nous offrons aux jeunes aujourd’hui n’est pas une formation fortuite, c’est une formation ciblée qui répond à des besoins précis selon les secteurs d’activité.

J’ajoute que nous avons des partenariats avec certaines entreprises au sein de la Zone économique spéciale Nkok et à l’extérieur qui, elles, peuvent garantir un emploi à nos stagiaires. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs déjà fait la promesse de recruter nos apprenants. Pour preuve, nous avons eu des retours positifs du séjour de nos élèves en stage d’entreprise. Leurs différentes compétences y ont été reconnues.

Qu’à cela ne tienne, nous sommes parfaitement conscients que la création de cet établissement, fruit de la coopération sino-gabonaise, répond à l’ambition du Chef de l’État, S.E Ali BONGO ONDIMBA, de réduire considérablement le taux de chômage chez les jeunes. Nous nous y attelons à notre niveau et nous n’allons pas le décevoir.