FREDDHY KOULA MOUSSAVOU, Le football dans ses 1000 facettes

FREDDHY KOULA  MOUSSAVOU, Le football dans ses 1000 facettes
Il est sans conteste un des jeunes journalistes gabonais les plus prometteurs. Après être passé dans plusieurs médias bien connus au niveau national et international, Freddhy KOULA MOUSSAVOU est depuis quelque temps agent de footballeur. Une activité professionnelle que le patron de K-Consulting, une entreprise de communication et de marketing sportif, qu’il cumule avec sa fonction de président fondateur du club féminin de football Atlético Akanda. Le doctorant se livre à nos lecteurs, y compris au sujet de ses coups de gueule à répétition.
ENOROMI MAGAZINE : Qui est Freddhy KOULA MOUSSAVOU pour nos lecteurs qui ne le connaissent pas ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
C’est souvent assez difficile de se décrire soi-même, mais l’essentiel que les gens doivent savoir de moi est que Freddhy KOULA MOUSSAVOU est un petit Punu de Moabi, précisément de Mocabe, dans la province de la Nyanga. Je suis un arrière-arrière-petit-fils du guerrier Punu Mavurulu-Mâ Nziengui, alias Nyonda Makita. J’ai 31 ans, je suis issue de famille nombreuse, ma mère (maman Rosalie) a eu 11 gosses, je suis le 9e de la lignée, et le seul de petite de taille aussi. Rire.

Ce que les gens ignorent de moi également, c’est que mon géniteur est sénégalais, c’était un tailleur. Il est rentré chez lui depuis, je n’ai pas eu la chance de grandir avec un paternel à mes côtés. Cependant, au fil des ans, et malgré la modestie de la famille, j’ai tenté de caresser mes rêves. J’ai fait des écoles catholiques, j’étais enfant de chœur, et j’ai même failli faire le séminaire pour devenir prête. J’ai été scolarisé au lycée à Moabi et à Mouila, avant d’atterrir à l’UOB. Je suis donc un bon « bledois » venu à Libreville grâce à l’école.

Je suis connu comme journaliste depuis 6 ans maintenant, et je poursuis actuellement une thèse en Communication à Grenoble. J’ai créé un club de foot, Atlético Akanda, il y a deux ans. J’ai aussi une entreprise de Communication et Marketing sportif nommée K-Consulting. Aujourd’hui, je m’intéresse davantage au Management des organisations sportives et au métier d’Agent de joueur. J’ai deux enfants, une fille, Hillary qui est à Dakar, et un fils, Eliott, qui vit à Paris. Voilà un peu de moi.
ENOROMI MAGAZINE : Où en êtes-vous avec votre carrière de journaliste ??
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
Pour être honnête, elle est sur le point de disparaître. Depuis le début de la Pandémie, et depuis la fin de mon aventure avec Canal (parce que je devais me consacrer à ma thèse), et celle avec TV5 Monde avec qui je faisais des tours cyclistes, je suis resté uniquement dans la consultation. Cela fait quatre ans que je suis un des journalistes consultants de RFI, et de l’émission Radio Foot international.

J’ai un peu perdu la flamme journalistique qui m’animait il y a encore 2 ou 3 ans. Je suis un peu arrivé à saturation d’un point de vue médiatique. Je n’ai plus de vie privée, et y a pas d’argent dans ce métier méprisé de toute part dans notre pays. Je suis donc peu à peu en train de quitter le métier, avec le sentiment d’avoir déjà tout connu ou presque, et très vite.
ENOROMI MAGAZINE : On vous a connu actif avec certains médias internationaux tels que Canal+ et RFI. Comment le jeune gabonais et toujours étudiant est-il parvenu à cet exploit ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
J’ai une bonne étoile, je crois. Rire. Pour tout vous dire, je n’avais pas forcément planifié une explosion médiatique aussi rapide. J’ai toujours fait du journalisme un simple délire, depuis Radio Campus, et une passion liée à celle que j’ai pour le sport et le football en particulier. Depuis l’UOB et mes années de Master en Communication, tout est allé très, très, vite. J’ai commencé au bas de l’échelle et, à chaque fois, je suis tombé sur de bonnes personnes. Je me compare toujours à un jeune footballeur sorti fin centre de formation, et qui a fini Professionnel. En tant que journaliste j’ai un peu travaillé pour toutes les grandes chaînes locales (TV+ ; Télé Africa ; Gabon TV et Gabon 24...). J’ai tout connu en un temps record.

L’accélérateur a été ma participation aux Sambas Professionnels en 2015. J’y ai rencontré Pape DIOUF, Amobe MEVEGUE, qui nous ont malheureusement quittés récemment, en plus de Joëlle NDONG ; Aboubracry BA et Josiane MATENE, la promotrice de ce séminaire d’échanges et de compétences. Ils m’ont fait comprendre que je pouvais aller loin en me consacrant au journalisme. J’y ai cru, j’ai bossé comme un fou, et Dieu a fait le reste : Canal+ ; TV5 Monde ; RFI ; Stad’Afric… Ces échanges ont bouleversé ma vie et ma carrière. J’ai laissé le destin le guider.
ENOROMI MAGAZINE : Comment êtes-vous arrivé dans le domaine de la gestion des carrières de footballeurs ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
Agent de joueur, c’est un métier qui m’a souvent fait rêver. Je calque beaucoup ma carrière sur celle de Pape DIOUF, pour qui j’avais énormément d’affection et d’amour. C’était un de mes mentors. Que Dieu le garde auprès de lui. Pape a été journaliste à la Provence, puis agent de joueur (de Drogba notamment) et enfin président de l’Olympique de Marseille. J’essaye, toute proportion gardée, de suivre ce chemin.

Aussi, depuis que j’ai créé Atlético Akanda, même si nous n’avons pour l’instant lancé que la section féminine, j’éprouve de plus en plus le besoin de gérer, de bout en bout, la carrière des footballeurs et footballeuses, car il y a un vrai manque. C’est un marché, une niche que j’ai repérée, j’essaye de m’y insérer. On verra ce que ça donnera.
ENOROMI MAGAZINE : Cette activité d’agent de joueur est-elle rentable dans notre pays ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
Au Gabon, non, pas actuellement en tout cas. La rentabilité dans ce métier est liée à la valeur du championnat pour lesquels on travaille. Le championnat gabonais est à l’arrêt depuis deux ans. Et avant ça, il tâtonnait déjà.

Les clubs sont en grande difficulté, et donc peu d’entre eux font des folies ou sortent des grosses sommes d’argent pour enrôler les joueurs.

Il faut donc être patient et astucieux pour faire de bonnes affaires. Avec Bayanho ç’a été un coup d’essai, plutôt réussi. On va essayer d’aller plus loin, avec d’autres jeunes.
ENOROMI MAGAZINE : Vous êtes également connu comme un analyste plutôt virulent dans le milieu du football national ? Cette position ne vous est-elle pas défavorable ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
Virulent ou trop direct ? Rire. Je suis un peu l’homme à abatte dans le milieu du foot, et surtout le cauchemar de ceux qui font mal les choses dans le sport gabonais. Sincèrement, cette impression s’est accentuée sur les trois dernières années, quand j’ai compris que ce n’est pas en caressant et en étant gentil avec les autorités sportives que le sport ou le football gabonais avancera. C’est un risque que j’ai pris en me mettant du côté « de la logique » et non du côté de l’argent et du pouvoir de décision.

Ça aurait pourtant été très facile et bénéfique pour moi si je me mélangeais à ces gens. Mais non. Je me dis qu’on a une responsabilité devant Dieu et devant les hommes, il faut penser au bien commun et au pays, avant de penser à son compte bancaire.

Critiquer, ou analyser objectivement le fonctionnement du mouvement sportif gabonais, et même des médias, me vaut quelques blocages notamment pour mon club qui a été empêché par la Ligue de football de l’Estuaire de disputer le championnat il y a deux ans, de façon tout à fait arbitraire. Ils ont certainement voulu me faire payer ma « grande gueule » en faisant du mal à une trentaine de jeunes filles. Aujourd’hui pourtant, Atlético Akanda a envoyé 15 filles en équipes nationales, U20 et séniores. Je suis donc un ennemi qui leur veut du bien. Sourire.
ENOROMI MAGAZINE : Quel est, selon vous, l’état du football gabonais actuellement ? Et que faut-il faire pour qu’il s’améliore ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
Nul besoin d’être un acteur du football gabonais pour savoir le triste état dans lequel est notre football. C’est une cité en ruine dont les architectes chargés de la construction ou la reconstruction sont soit amateurs, soit imposteurs. L’argent a créé une lobotomie chez les dirigeants du foot gabonais au point d’oublier ce qu’est le football : la formation, la promotion, les compétitions et les infrastructures.

Ils ont oublié que c’était d’abord un jeu dans lequel les footballeurs sont les éléments essentiels. Le plus inquiétant c’est que le football gabonais fonctionne comme un cartel, la chaîne de corruption est trop importante pour parvenir à corriger quoique ce soit en un clic. Malgré l’argent que met le Président de la République et l’État gabonais, tant qu’il n’y aura pas de contrôle et une punition des délinquants, on n’avancera pas. Le professionnalisme n’arrivera jamais tant que football reste une zone de non-droit. Un domaine dans lequel personne ne rend compte, parce que trop lié à la politique.

Le football ne se développera pas tant que ceux qui le gèrent ne montreront pas plus de sérieux afin d’attirer les entreprises, les mécènes et sponsors. Les multinationales et les grandes sociétés ne sont pas dupes. Qui va associer son image à un produit « minable »? Personne. Le mal est profond, mais encore faut-il reconnaître qu’il y a un mal existant, pour qu’il soit soigné.
ENOROMI MAGAZINE : Qui et où sera Freddhy Koula Moussavou dans 5 ans ?
Freddhy KOULA MOUSSAVOU
Si vous m’aviez dit dans 10 ans, je vous aurais répondu : « A la Fegafoot, comme président. » Car j’aurais 40 ans révolus. Rire.

Dans cinq ans, je crois que je serai dans un laboratoire ou dans une université, comme Chercheur ou Enseignant. J’espère aussi que j’aurais grandi et réussi à pénétrer le métier d’Agent de joueurs, cela signifierait avoir beaucoup d’argent déjà, et donc prêt à faire des investissements utiles pour le pays, ma famille et mon village, Mocabe.
Propos recueillis par
Griffin ONDO

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