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Je lisais, il y a quelque temps, « Comment développer son leadership », un livre coécrit par les Américains Ken BLANCHARD et Mark MILLER. De cette lecture, particulièrement la préface signée de John MAXWELL, j’ai tiré la phrase qui me sert de titre pour cette tribune. Poursuivant ma lecture, cette phrase s’est littéralement imposée à moi comme une hantise. Je la trouvais complexe. Je me suis mis à réfléchir sur ce que je devais y comprendre. « Tout, bien ou mal, dépend du leadership ! » Pourquoi l’auteur a-t-il fait le choix de cette formulation au lieu d’écrire : « tout en bien ou en mal dépend du leadership » ? Ce qui aurait eu pour effet de rendre sa compréhension plus simple.
Cependant, à mon sens, l’ordonnancement syntaxique de l’auteur répond à une exigence sémantique. Cette dernière aurait pu lui permettre également de faire fi des parenthèses et décréter que « tout dépend du leadership ». En réalité, tout l’exercice linguistique que je viens de faire n’a rien avoir avec le traitement que je voudrais faire de cette phrase. Ma préoccupation repose sur l’observation faite sur notre société ces dernières années. Depuis près d’une décennie, il a surgi des discours les expressions : « leader » et « leadership». Des mots mis en valeur par la nouvelle génération de citoyens investis en politique, dans l’entrepreneuriat et les activités d’accompagnement ou de suivi personnel, autrement appelées « coaching ». Tout le monde se revendique du leadership. D’ailleurs, ces dernières années, j’ai pu noter un enrichissement du vocabulaire féministe avec l’avènement des « femmes leaders, femmes d’influence », etc.
Il se pose néanmoins à nous une question essentielle : qu’est-ce que le leadership ? La réponse à cette question, à mon sens, devrait permettre de resituer la définition de ce mot. L’objectif étant de permettre une meilleure compréhension du sujet de notre tribune par les lecteurs. Pour ce faire, je m’appuierai sur la littérature pour rendre plus explicite mon propos.
Il se pose néanmoins à nous une question essentielle : qu’est-ce que le leadership ? La réponse à cette question, à mon sens, devrait permettre de resituer la définition de ce mot. L’objectif étant de permettre une meilleure compréhension du sujet de notre tribune par les lecteurs. Pour ce faire, je m’appuierai sur la littérature pour rendre plus explicite mon propos.
Qu’est-ce que le leadership ?
Selon Warren BENNIS : « Le leadership est la capacité à faire d’une vision une réalité. » Il s’agit donc de la capacité à matérialiser une idée, à partir de la pensée à l’action, à se départir de la contemplation pour l’engagement de terrain. Le leadership est ainsi le fait de partir d’une idée immatérielle jusqu’à sa matérialisation concrète. Mieux, et de façon imagée, il s’agit pour une femme qui veut fabriquer des gâteaux de parvenir à la création d’une pâtisserie. En résumé, le leadership exige d’être « concret ». En ce qui me concerne, puisqu’il me semble intéressant également de livrer ma pensée sur le sujet, le leadership est la faculté et la détermination à faire adhérer les femmes et les hommes à un projet commun avec confiance et courage.
Généralement, le leadership s’assimile à la faculté de conduire un groupe d’individus vers l’excellence. L’ambition étant de rechercher l’amélioration de la performance vers des niveaux supérieurs en qualité, et favoriser la construction d’une personnalité pouvant s’adapter à toutes les situations, mais surtout capable de franchir tous les obstacles empêchant l’atteinte des objectifs. Le leadership tend à se considérer comme l’art de pousser les individus au franchissement de leurs limites, les encourageant à s’adapter à leur milieu de vie. Dès lors, le leadership tient de la bienveillance à conduire un groupe de personnes à la réalisation d’une vision.
Cependant, il est difficile de parler de leadership sans aborder son principal acteur : le « leader ». Car, le leader, c’est celui qui implémente le leadership qui sied pour la matérialisation de la vision. Mais qui est donc ce leader ?
BLANCHARD et MILLER disent qu’« un leader est une personne à laquelle les autres se réfèrent en raison de sa situation ». Mieux, il s’agit d’« une personne en position d’autorité, qui est responsable des résultats de ceux qui sont placés sous sa direction ». Le leader, pour eux, est donc une personne responsable qui conduit une équipe vers l’atteinte des objectifs qu’il aurait fixés ou qui s’imposent à lui. En d’autres termes, le leader doit rendre la vision accessible pour parvenir à sa concrétisation.
Généralement, le leadership s’assimile à la faculté de conduire un groupe d’individus vers l’excellence. L’ambition étant de rechercher l’amélioration de la performance vers des niveaux supérieurs en qualité, et favoriser la construction d’une personnalité pouvant s’adapter à toutes les situations, mais surtout capable de franchir tous les obstacles empêchant l’atteinte des objectifs. Le leadership tend à se considérer comme l’art de pousser les individus au franchissement de leurs limites, les encourageant à s’adapter à leur milieu de vie. Dès lors, le leadership tient de la bienveillance à conduire un groupe de personnes à la réalisation d’une vision.
Cependant, il est difficile de parler de leadership sans aborder son principal acteur : le « leader ». Car, le leader, c’est celui qui implémente le leadership qui sied pour la matérialisation de la vision. Mais qui est donc ce leader ?
BLANCHARD et MILLER disent qu’« un leader est une personne à laquelle les autres se réfèrent en raison de sa situation ». Mieux, il s’agit d’« une personne en position d’autorité, qui est responsable des résultats de ceux qui sont placés sous sa direction ». Le leader, pour eux, est donc une personne responsable qui conduit une équipe vers l’atteinte des objectifs qu’il aurait fixés ou qui s’imposent à lui. En d’autres termes, le leader doit rendre la vision accessible pour parvenir à sa concrétisation.
Du concret de ce texte
« Tout, bien ou mal, dépend du leadership ». Le contexte d’exploration de cette phrase s’inspire de la situation économique et sociale de notre pays. Depuis bientôt 2 ans, le pays vit au rythme des mesures de riposte et de lutte contre la propagation du coronavirus. Une situation dont les conséquences sont certaines chez les populations. Les effets négatifs de cette pandémie sont très perceptibles dans tous les secteurs dits non essentiels.
Si nous devons louer le souci de départ de préserver les populations d’une catastrophe sanitaire dont est animé le gouvernement, il convient néanmoins de reconnaître qu’à ce jour, au-delà de l’apparition du nouveau variant « Omicron », l’attitude des autorités étonne.
De par le monde, les gouvernements travaillent à des solutions plus justes pour la reprise des activités dans tous les secteurs. La « forte recommandation » vaccinale est sujette à l’acceptation d’un grand nombre de personnes à travers le monde. L’action publique est mobilisée pour permettre une adhésion volontaire des peuples. Au Gabon, le leadership en la matière ne parvient plus à convaincre au regard de la gestion hasardeuse de la crise sanitaire. Des accusations de gestion opaque sont mises en évidence par la société civile qui accuse. Des accusations d’enrichissement illicite sont formulées. La même société civile n’a pas hésité à saisir la Cour constitutionnelle au sujet de l’arrêté n° 0559/ PM du 25 novembre 2021, dont les mesures sont qualifiées d’anticonstitutionnelles. Le 24 décembre 2021, son annulation par la haute juridiction, et malgré l’annonce d’un nouvel arrêté par le gouvernement, a suffi pour alerter l’opinion sur l’éventualité d’une crise de leadership au sein du gouvernement.
Dans le même ordre d’idée, l’administration publique fonctionne au gré des mouvements sociaux initiés par les syndicats. La grève la plus marquante à ce jour est celle lancée depuis plusieurs mois au sein du secteur de l’Éducation. Le 13 décembre dernier, le ministre de l’Éducation nationale s’est résolu à la révision du calendrier scolaire face à la détermination des enseignants à trouver des réponses concrètes à leurs revendications. S’il faut reconnaître la volonté de dialogue de Patrick MOUGUIAMA DAOUDA, l’on regrette toutefois un certain enlisement de la situation né du traitement peu convaincant des points de revendication, et dont les syndicats assurent pourtant que la nature de ceux-ci est transversale. Un constat pour le moins regrettable: à défaut des solutions, les autorités préfèrent recourir à des violations de droits à travers les suspensions de solde ou la mise sur bon de caisse des agents grévistes.
Le principe de leader commande à la patronne de l’Administration de faire agir son leadership en faveur du règlement de tous ces foyers de tension qui paralysent le fonctionnement du service public. Les qualités de leader, qui appellent à faire le point pour « Évaluer » la situation, « Estimer » pour élaborer une stratégie qui permettrait de « Corriger » ou de rectifier les erreurs, semblent méconnues.
La situation de crise que traverse le pays questionne le leadership gouvernemental. Pour offrir des réponses efficientes à chacune des situations, il faut un investissement collégial des membres de l’équipe gouvernementale. Or, il semble qu’il y ait une absence de conviction commune à s’impliquer pleinement dans le règlement des crises qui secouent l’administration publique. Il est difficile de croire qu’il n’y ait pas de vision quand on sait l’engouement qu’il y a dans ce pays depuis une décade sur les questions de leadership et de développement personnel. L’étrangeté de l’impasse dans laquelle se trouve le management du gouvernement surprend. À ce niveau de responsabilité, la mission première est d’être au service et apprendre aux autres à servir pour l’intérêt général.
Il est fort possible que le hic soit au niveau de la confusion que nous pouvons entretenir entre « le niveau hiérarchique » et le leadership. Or, «beaucoup de personnes font preuve en permanence d’autorité sans être en position de leadership ; et beaucoup d’autres personnes, qui sont en position d’autorité, n’exercent aucun leadership ». Si « les compétences sont essentielles à un leadership efficace, mais le tempérament aussi». Le tempérament que BLANCHARD et MILLER assimilent à l’ « être » est la partie la plus essentielle au leadership. Il permet le sens de l’observation, de l’écoute, de la disponibilité et du service. D’ailleurs, le secret des meilleurs leaders, c’est de « servir». C’est peut-être ce qui manque au gouvernement : « être au service ». En d’autres termes, travailler véritablement pour le développement et le bien-être des Gabonais.
Si nous devons louer le souci de départ de préserver les populations d’une catastrophe sanitaire dont est animé le gouvernement, il convient néanmoins de reconnaître qu’à ce jour, au-delà de l’apparition du nouveau variant « Omicron », l’attitude des autorités étonne.
De par le monde, les gouvernements travaillent à des solutions plus justes pour la reprise des activités dans tous les secteurs. La « forte recommandation » vaccinale est sujette à l’acceptation d’un grand nombre de personnes à travers le monde. L’action publique est mobilisée pour permettre une adhésion volontaire des peuples. Au Gabon, le leadership en la matière ne parvient plus à convaincre au regard de la gestion hasardeuse de la crise sanitaire. Des accusations de gestion opaque sont mises en évidence par la société civile qui accuse. Des accusations d’enrichissement illicite sont formulées. La même société civile n’a pas hésité à saisir la Cour constitutionnelle au sujet de l’arrêté n° 0559/ PM du 25 novembre 2021, dont les mesures sont qualifiées d’anticonstitutionnelles. Le 24 décembre 2021, son annulation par la haute juridiction, et malgré l’annonce d’un nouvel arrêté par le gouvernement, a suffi pour alerter l’opinion sur l’éventualité d’une crise de leadership au sein du gouvernement.
Dans le même ordre d’idée, l’administration publique fonctionne au gré des mouvements sociaux initiés par les syndicats. La grève la plus marquante à ce jour est celle lancée depuis plusieurs mois au sein du secteur de l’Éducation. Le 13 décembre dernier, le ministre de l’Éducation nationale s’est résolu à la révision du calendrier scolaire face à la détermination des enseignants à trouver des réponses concrètes à leurs revendications. S’il faut reconnaître la volonté de dialogue de Patrick MOUGUIAMA DAOUDA, l’on regrette toutefois un certain enlisement de la situation né du traitement peu convaincant des points de revendication, et dont les syndicats assurent pourtant que la nature de ceux-ci est transversale. Un constat pour le moins regrettable: à défaut des solutions, les autorités préfèrent recourir à des violations de droits à travers les suspensions de solde ou la mise sur bon de caisse des agents grévistes.
Le principe de leader commande à la patronne de l’Administration de faire agir son leadership en faveur du règlement de tous ces foyers de tension qui paralysent le fonctionnement du service public. Les qualités de leader, qui appellent à faire le point pour « Évaluer » la situation, « Estimer » pour élaborer une stratégie qui permettrait de « Corriger » ou de rectifier les erreurs, semblent méconnues.
La situation de crise que traverse le pays questionne le leadership gouvernemental. Pour offrir des réponses efficientes à chacune des situations, il faut un investissement collégial des membres de l’équipe gouvernementale. Or, il semble qu’il y ait une absence de conviction commune à s’impliquer pleinement dans le règlement des crises qui secouent l’administration publique. Il est difficile de croire qu’il n’y ait pas de vision quand on sait l’engouement qu’il y a dans ce pays depuis une décade sur les questions de leadership et de développement personnel. L’étrangeté de l’impasse dans laquelle se trouve le management du gouvernement surprend. À ce niveau de responsabilité, la mission première est d’être au service et apprendre aux autres à servir pour l’intérêt général.
Il est fort possible que le hic soit au niveau de la confusion que nous pouvons entretenir entre « le niveau hiérarchique » et le leadership. Or, «beaucoup de personnes font preuve en permanence d’autorité sans être en position de leadership ; et beaucoup d’autres personnes, qui sont en position d’autorité, n’exercent aucun leadership ». Si « les compétences sont essentielles à un leadership efficace, mais le tempérament aussi». Le tempérament que BLANCHARD et MILLER assimilent à l’ « être » est la partie la plus essentielle au leadership. Il permet le sens de l’observation, de l’écoute, de la disponibilité et du service. D’ailleurs, le secret des meilleurs leaders, c’est de « servir». C’est peut-être ce qui manque au gouvernement : « être au service ». En d’autres termes, travailler véritablement pour le développement et le bien-être des Gabonais.
Vianey Gael Ndoutoume
Citoyen.