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C’est sous un climat de forte tension internationale et sur fond de crises énergétiques et alimentaires que les membres des BRICS se sont rencontrés lors de leur traditionnel sommet annuel. Décryptage sur les défis qui visent à mettre en place une autre vision des relations internationales.
Un sommet sous très fortes tensions internationales
Le XIVe sommet des BRICS s’est tenu par visioconférence le 23 juin 2022 à Xiamen en Chine sous le signe d’un renforcement des liens entre Pékin et Moscou. Il faut dire que depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022 et la mise en place de la plus grande batterie de sanctions économiques et financières infligées à un pays par les Occidentaux, les deux puissances nucléaires, membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU se sont considérablement rapprochées. La Chine n’a pas condamné l’invasion de l’Ukraine ni imposé de sanctions économiques envers son puissant voisin.
Au contraire, les relations économiques se sont accrues notamment dans le domaine énergétique avec une augmentation des importations chinoises de pétrole et de gaz russes ainsi que des produits manufacturiers chinois vers la Russie. Cette position aux antipodes de celle des Occidentaux (Européens et Nord-américains) est partagée par les autres membres à savoir le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. Ces derniers ont par ailleurs adopté une position de neutralité vis-à-vis de la Russie. Il faut également signaler que cette rencontre était la première du genre depuis la fin du Covid19 et le début du conflit en Ukraine. Au cours de son intervention, le président russe Vladimir Poutine a appelé à plus de coopération face aux « actions égoïstes » de l’Occident.
Le président chinois Xi Jinping a quant à lui défendu le concept des BRICS qu’il définit comme un moyen pour les pays émergents et en développement de faire progresser l’économie mondiale. Il faut se souvenir que ce sommet s’est déroulé 3 jours avant celui du G7 à savoir les 7 pays les plus industrialisés qui se réunissaient à Elmau dans les Alpes bavaroises en Allemagne. Ce sommet a donc été l’occasion pour ces pays émergents de réaffirmer leur volonté de s’opposer à la vision unipolaire occidentale et de proposer un modèle alternatif multipolaire. Mais quels sont les atouts dont disposent les pays des BRICS ?
Au contraire, les relations économiques se sont accrues notamment dans le domaine énergétique avec une augmentation des importations chinoises de pétrole et de gaz russes ainsi que des produits manufacturiers chinois vers la Russie. Cette position aux antipodes de celle des Occidentaux (Européens et Nord-américains) est partagée par les autres membres à savoir le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. Ces derniers ont par ailleurs adopté une position de neutralité vis-à-vis de la Russie. Il faut également signaler que cette rencontre était la première du genre depuis la fin du Covid19 et le début du conflit en Ukraine. Au cours de son intervention, le président russe Vladimir Poutine a appelé à plus de coopération face aux « actions égoïstes » de l’Occident.
Le président chinois Xi Jinping a quant à lui défendu le concept des BRICS qu’il définit comme un moyen pour les pays émergents et en développement de faire progresser l’économie mondiale. Il faut se souvenir que ce sommet s’est déroulé 3 jours avant celui du G7 à savoir les 7 pays les plus industrialisés qui se réunissaient à Elmau dans les Alpes bavaroises en Allemagne. Ce sommet a donc été l’occasion pour ces pays émergents de réaffirmer leur volonté de s’opposer à la vision unipolaire occidentale et de proposer un modèle alternatif multipolaire. Mais quels sont les atouts dont disposent les pays des BRICS ?
Un groupe aux potentiels démographiques et économiques immenses
Alors que le G7 qui regroupe les 7 pays les plus industrialisés du monde auquel on a associé l’Union européenne (UE) s’appuie essentiellement sur des questions économiques, les BRICS en revanche regroupent des pays émergents dont le poids démographique représente l’atout majeur. En effet, les membres du G7 représentent 40% du PIB mondial pour 10% de la population mondiale. En revanche, les BRICS représentent 30% du PIB mondial et 42,2% de la population mondiale ! Les pays du BRICS seraient à l’origine de plus de 50% du PIB mondial de ces 10 dernières années. À l’instar des pays du G7, les pays des BRICS organisent aussi leur sommet annuel depuis 2011.
En 1990, le poids économique des BRICS représentait à peine 10% du PIB mondial. Aujourd’hui, selon le Fonds monétaire international (FMI), ces pays sont parmi les mieux classés de la planète sur la base de leur PIB : la Chine (2e place), l’Inde (7e place), le Brésil (9e place), la Russie (12e place) et l’Afrique du Sud (32e place). La Chine est le premier exportateur mondial de marchandises devant les États-Unis depuis 2010 et les autres pays figurent dans la liste des 30 premiers exportateurs mondiaux de marchandises. Conscients de leurs potentialités, les dirigeants de ces pays entendent désormais faire entendre leurs positions quitte à proposer un ordre mondial alternatif à celui des Occidentaux.
Pourtant depuis sa création le 16 juin 2009 par la Chine, la Russie et le Brésil, rien ne laissait penser que ce regroupement de pays aux intérêts disparates tiendrait la route plus d’une décennie. En dépit des tensions qui les opposent, la crise géopolitique en Ukraine a resserré les liens politiques et diplomatiques entre les membres des BRICS sous l’impulsion de la Chine.
En 1990, le poids économique des BRICS représentait à peine 10% du PIB mondial. Aujourd’hui, selon le Fonds monétaire international (FMI), ces pays sont parmi les mieux classés de la planète sur la base de leur PIB : la Chine (2e place), l’Inde (7e place), le Brésil (9e place), la Russie (12e place) et l’Afrique du Sud (32e place). La Chine est le premier exportateur mondial de marchandises devant les États-Unis depuis 2010 et les autres pays figurent dans la liste des 30 premiers exportateurs mondiaux de marchandises. Conscients de leurs potentialités, les dirigeants de ces pays entendent désormais faire entendre leurs positions quitte à proposer un ordre mondial alternatif à celui des Occidentaux.
Pourtant depuis sa création le 16 juin 2009 par la Chine, la Russie et le Brésil, rien ne laissait penser que ce regroupement de pays aux intérêts disparates tiendrait la route plus d’une décennie. En dépit des tensions qui les opposent, la crise géopolitique en Ukraine a resserré les liens politiques et diplomatiques entre les membres des BRICS sous l’impulsion de la Chine.
Une alternative à la vision unipolaire de l’Occident
Cette volonté de se proposer comme une alternative au système financier international s’est affirmée en 2014 avec la mise en place de la Nouvelle Banque de Développement (NBD) dont le siège est à Shanghai en Chine. Cette institution financière vise à concurrencer le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM) dont les conditions de prêts aux pays émergents ou en développement sont jugées trop strictes. Dans la réalité, de nombreux projets d’infrastructures en Afrique, Amérique latine et même en Asie sont déjà financés par la NBD dans le cadre des Nouvelles routes de soie. Le dynamisme de ces pays émergents poussés par la Chine attire de nombreux pays qui frappent déjà à la porte des BRICS notamment le Nigéria, le Kenya, l’Argentine et l’Indonésie qui souhaitent intégrer l’équipe. La Thaïlande, le Mexique, l’Égypte et le Tadjikistan ont déjà le statut d’observateur. Cet élargissement des BRICS s’effectue alors que l’on observe un net recul de l’influence de l’Occident à travers le monde.
Un net recul de l’influence occidentale
Lorsque le président des États-Unis d’Amérique Jimmy Carter fondait ce groupe informel des chefs d’État en 1975, le G7 représentait 70% du PIB mondial de l’époque. Plus de 4 décennies plus tard, ce poids économique a reculé de 30% en faveur de pays émergents qui ont largement pu bénéficier des effets de la mondialisation. Cette situation est même devenue source de tensions entre les pays du BRICS et ceux du G7 sur de nombreux lieux à travers le monde. C’est ce décalage qui explique aussi la forte attraction qu’exercent les BRICS qui ont toujours vu dans le G7 un « club fermé de pays riches ». Dans un contexte géopolitique et économique mondial compliqué, la résolution de crises alimentaires et énergétiques ainsi que la recherche d’innovations technologiques devraient passer par une coopération accrue des BRICS afin de stimuler la croissance économique mondiale selon le communiqué final de ce sommet. En effet, ces derniers estiment que grâce aux énormes potentiels humains, économiques, financiers et technologiques dont ils disposent, les BRICS occupent une place centrale dans la chaîne industrielle mondiale.
À l’opposé de l’Occident qui brandit l’arme des sanctions qui sont contraires au bon sens économique, les pays membres des BRICS privilégient une approche multipolaire basée sur la coopération entre les États afin de créer un nouveau modèle de développement mondial.
À l’opposé de l’Occident qui brandit l’arme des sanctions qui sont contraires au bon sens économique, les pays membres des BRICS privilégient une approche multipolaire basée sur la coopération entre les États afin de créer un nouveau modèle de développement mondial.
Jean Paul Augé OLLOMO