77E SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU, Des tensions entre Washington et Moscou sur la crise en Ukraine

77E SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ONU, Des tensions entre Washington et Moscou sur la crise en Ukraine
L’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) s’est tenue au siège de l’organisation à New York. Durant près de 2 semaines les délégations du monde entier ont pu échanger lors des réunions de haut niveau et faire connaitre leurs points de vue lors du grand débat de l’assemblée générale. Retour sur quelques moments forts de cet évènement diplomatique de premier plan.

Des plénières et un débat général sur fond de crises internationales

Les manifestations relatives à l’organisation de la 77e session de l’assemblée générale des Nations Unies qui se sont déroulées à New York du 13 au 26 septembre ont été hautes en couleur. Le point d’orge de cet évènement aura été le débat général qui se sera tenu 6 jours durant avec des allocutions télévisées de dirigeants de la planète ainsi que de nombreuses réunions plénières. Tous les continents étaient représentés au plus haut niveau et les chefs d’État et de gouvernement ainsi que les ministres en charge de la diplomatie ont profité de cette occasion pour présenter leurs préoccupations concernant les actualités du moment.

Le Gabon était représenté par le président de la République en personne Ali BONGO ONDIMBA. Cette assemblée aura vu défiler 190 orateurs, dont 76 chefs d’État et 50 chefs de gouvernement. La tribune aura également vu une forte domination masculine puisque seules 23 femmes auront pris la parole à la tribune de cette assemblée générale. Le thème de cette session était « un tournant décisif : des solutions transformatrices face à des défis intriqués ». Mais que peut-on retenir des plénières de cette assemblée générale ?

La guerre en Ukraine au centre des débats

À la suite de la guerre en Ukraine et les risques d’utilisation d’armes stratégiques, l’assemblée générale a réitéré sa volonté de voir éradiquer les armes nucléaires qui n’offrent plus la sécurité qu’elles promettaient dans le cadre de la dissuasion nucléaire, mais représentent plutôt « une perspective d’un carnage et d’un chaos ». Les États membres ont donc réaffirmé leur souhait de voir éliminer les armes nucléaires. De la Russie accusée par les Occidentaux de vouloir faire usage de cette terrible arme dans le cadre du conflit qui l’oppose aux occidentaux en Ukraine à la Corée du Nord qui multiplie les essais balistiques dans la mer du Japon, le risque d’une escalade nucléaire n’a jamais été aussi grande depuis la crise des missiles de Cuba en 1962.

La situation sécuritaire globale qui se détériore

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans les autres zones de la planète notamment au Mali, en Éthiopie, au Yémen ou en Azerbaïdjan, l’assemblée générale a souhaité plus de réponses collectives par voie diplomatique dans la résolution de ces conflits. Les tensions en Afrique de l’Ouest entre la Côte d’Ivoire et le Mali dans l’affaire dite des 46 soldats ivoiriens qui enveniment leurs relations diplomatiques depuis juillet 2022 et celles qui opposent les mêmes autorités maliennes à la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ont été particulièrement observées.

Crises multiformes climatiques, sécuritaire, sanitaire et terroriste

Mais les chefs d’États et de gouvernements et leurs représentants ont non seulement relevés que les crises actuelles sont multidimensionnelles et interdépendantes même si quelques progrès ont pu être enregistrées. À ce titre l’assemblée générale a identifié 4 crises majeures à savoir l’accélération des changements climatiques, la crise en Ukraine et ses ramifications sur les crises énergétiques, alimentaires et sécuritaires, la pandémie de la Covid-19 qui reste un fléau sanitaire et enfin le terrorisme. En effet, les représentants des petits états insulaires qui subissent déjà de plein fouet les effets liés au changement climatique se sont fait entendre pour que soient prises en urgence des actions multilatérales face au dérèglement climatique. Le premier ministre du Tuvalu, monsieur Kausea NATANO a notamment indiqué que si rien n’était fait, son île risquerait de disparaitre d’ici 20 à 30 ans.

Un grand débat qui aura reflété les tensions géopolitiques du moment

Mais le grand débat déroulé du 20 au 26 septembre au cours duquel des dizaines d’orateurs auront pris la parole aura été l’évènement le plus marquant notamment sur le plan médiatique. En effet le président américain Joe BIDEN, français Emmanuel MACRON, iranien Ebrahim RAÏSSI, sénégalais Macky SALL ou gabonais Ali BONGO ONDIMBA ont tour à tour défilé à la tribune des nations unies pour délivrer leur message à l’humanité. Cette 77e assemblée aura vu les leaders africains afficher leurs positions par rapport aux conflits qui menacent la paix et la sécurité dans le monde. Le premier à prendre la parole est le président ivoirien Alassane DRAMANE OUATTARA.

Le président Ouattara prêt à aider pour la paix en Ukraine

Le chef de l’État ivoirien, au regard de l’enlisement de la guerre en Ukraine qui a de graves répercussions économiques et sociales sur les pays africains et en l’absence de sortie de crise par voie diplomatique, a donc proposé ses bons auspices afin de retrouver les chemins du dialogue indispensable pour un retour à la paix. Le président a également demandé que les 46 soldats ivoiriens encore détenus au Mali soient libérés « sans délai ».

Le Mali se pose en défenseur de sa souveraineté

Quant au Premier ministre malien par intérim, le colonel Abdoulaye MAIGA, bien que reconnaissant envers les troupes onusiennes qui œuvrent pour ramener la paix et la sécurité au Mali, il a néanmoins constaté que cette présence était au regard des résultats globalement un échec. Il a donc appelé le secrétaire général de l’ONU à revoir le dispositif au Mali. Il a en outre fustigé l’attitude de puissances extérieures dont la France qui selon ses termes soutiendrait des groupes terroristes au nord du Mali en leur fournissant armes, munitions et renseignements. Il en a voulu pour preuve les multiples violations de l’espace aérien malien depuis le retrait unilatéral de la force Barkhane le 10 juin 2021. Le chef du gouvernement malien avait en outre rappelé que le 15 août dernier, son pays avait demandé une réunion du conseil de sécurité de l’ONU et que la France y avait mis un obstacle afin de faire barrage à « l’expression de la vérité ». Le colonel MAIGA s’est voulu rassurant quant à la volonté des autorités de la transition malienne de respecter les délais de la transition à la date du 26 mars 2024 par le transfert du pouvoir aux autorités élues. Il a enfin demandé aux pays étrangers d’adopter une position de neutralité dans l’affaire qui oppose le Mali à son voisin la Côte d’Ivoire au sujet des 46 soldats ivoiriens toujours détenus par la justice malienne.

Le président SALL souhaite un membre permanent africain au conseil de sécurité

Le président sénégalais Macky SALL est également intervenu en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine (UA). En effet, il a insisté pour que continent africain bénéficie d’une meilleure représentativité au sein du groupe G20, mais aussi au conseil de sécurité avec un siège de membre permanent doté d’un droit de véto. Le chef de l’Etat sénégalais explique que grâce à ces sièges l’Afrique serait présente où se prennent « les décisions qui engagent les 1,4 milliard d’africains ».

Le président Ali Bongo Ondimba à la tribune de l’assemblée générale

L’attribution d’un siège permanent à l’Afrique au conseil de sécurité aura également été un des sujets abordés par le n°1 gabonais Ali BONGO ONDIMBA lors de son intervention à la tribune de l’assemblée générale. Le chef de l’État va aussi revenir sur les enjeux climatiques et géopolitiques ainsi que l’adhésion du Gabon au Commonwealth, l’organisation qui regroupe d’anciennes colonies britanniques. Le président gabonais s’est par ailleurs exprimé en français et en anglais.

Les présidents français et américain condamnent la Russie

Entre autres allocutions à la tribune de cette 77e session de l’assemblée générale de l’ONU, on pourra noter celle du président Emmanuel MACRON qui s’est voulu à la fois offensif vis-à-vis de la Russie qualifiée de « retour des impérialismes et des colonialismes » et de la position de neutralité adoptée principalement par les pays africains. Le président français voit dans le refus des pays africains de s’aligner derrière leurs homologues occidentaux qui soutiennent l’Ukraine face à l’agresseur russe une forme d’hypocrisie.

Le président américain Joe Biden a également attaqué de manière frontale la Russie accusée d’avoir « violé de manière éhontée les principes de la Charte des Nations Unies ». Dans la foulée il a annoncé l’octroi d’une enveloppe de 2,9 milliards de dollars pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le monde et aider les pays en développement qui font face une grave crise alimentaire. Le chef de la Maison-Blanche s’est dit également prêt à soutenir l’idée d’une augmentation du nombre de sièges permanents du conseil de sécurité de l’ONU./div>

Les grands absents : Vladimir POUTINE et XI JIN PING

Cependant certains chefs d’État ont brillé par leur absence, c’est notamment le cas des leaders russes et chinois. En effet, initialement prévu, le président russe Vladimir POUTINE a annulé à la dernière minute son passage à la tribune des Nations Unies. La raison à l’origine de ce report était l’organisation des referendums d’adhésion à la Fédération de Russie dans les régions de l’Est de l’Ukraine du 23 au 27 septembre 2022. Quant au chef de l’État chinois Xi JIN PING, les tensions liées à Taiwan ont certainement joué un rôle. La Russie et la Chine étaient quand même présentes lors du grand débat de l’assemblée générale par le biais de leurs ministres des Affaires étrangères Serguei Lavrov et Wang YI.
Jean Paul Augé OLLOMO

Autres articles

Image

A propos de nous...

Le succès en communication réside dans la synergie entre différents moyens de passer le message et de faire connaître le produit. Individuellement, ces moyens ont tous une bonne efficacité, mais mis ensemble ils décuplent les résultats.

Contactez-Nous : infoenomag@gmail.com / +241.77.65.75.75

SUIVEZ NOUS

© 2023 Enoromi Magazine. Tous droits réservés
*********
Magazine publié par Services Prestiges International
*********
OBS Vision