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DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE, Vers un grand chamboulement ?

Approuvée par la majorité des députés (116 sur 133), le mardi 26 février dernier, la déclaration de politique générale du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale annonce de grands changements dans des secteurs aussi variés que la santé, l’éducation, la formation, l’emploi et l’infrastructure. L’objectif étant de rationaliser les dépenses publiques, mais surtout de répondre aux nombreuses préoccupations des Gabonais. Quelques-unes des réformes «indispensables et incontournables» annoncées.
Éducation et formation
En vue d’améliorer le système éducatif gabonais et permettre aux élèves et étudiants d’apprendre dans de meilleures conditions, tout en leur garantissant des possibilités d’emploi au terme de leurs études, le Premier ministre a annoncé pêle-mêle : la révision des conditions d’attribution des bourses d’études pour «éviter le gaspillage d’argent public» ; la révision des modalités de paiement des vacations aux correcteurs d’examens et concours pour en finir avec les grèves ; la réhabilitation et la rénovation de l’UOB et de l’USTM, dont le «spectacle inacceptable et indigne des hauts lieux du savoir»; la promotion de la formation professionnelle auprès des élèves afin de répondre à la demande du marché de l’emploi. Le programme de réhabilitation et de construction d’écoles et de salles de classe sera également relancé et accentué, de même que l’organisation d’une table ronde sur l’adéquation formation/ emploi est prévue cette année.
Emploi
Dès cette année 2019 jusqu’en 2021, soit trois ans, les recrutements seront gelés dans la fonction publique. Mais avant d’arriver à cette échéance, l’État se serait déjà délesté de 10% de ses agents estimés actuellement à 102 000 environ. Si le but de cette réforme est de «mettre fin à l’emploi à vie dans la fonction publique», un programme de régularisation de la situation administrative des personnes attendant depuis des années leur intégration et leur poste budgétaire est néanmoins envisagé. Les fonctionnaires en activité devraient quant à eux bientôt être soumis à l’évaluation. La création d’«une autorité indépendante chargée d’évaluer les agents publics » a, en effet, été annoncée.
Fiscalité
Dans «un souci démocratique et de civisme fiscal, voire de solidarité nationale», le gouvernement envisage de ressusciter la taxe vicinale. Instituée à la fin des années 1980 avant d’être actualisée dans Code général des impôts directs et indirects de janvier 2007, cette taxe figurant parmi les «impôts personnels» est censée être payé par «toutes les personnes physiques du sexe masculin résidant au Gabon, âgées de plus de dix-huit ans et de moins de cinquante ans au 1er janvier de l’année d’imposition ».Pour leur permettre de travailler dans de meilleures conditions, les administrations douanières et fiscales bénéficieront du soutien accru de l’État, y compris en matériel.
Infrastructures
Regrettant le fait qu’au Gabon près de 80% des routes sont en latérite, le gouvernement annonce la relance du programme de bitumage des routes, particulièrement à l’intérieur du pays. Aussi, les directions provinciales des Travaux publics devraient recouvrer leur lustre d’antan, avec l’affectation de matériel. Le gouvernement envisage également la construction «d’infrastructures sportives de proximité» et celle d’une cité administrative, pour en finir avec les baux administratifs et pour loger décemment et à des coûts raisonnables les structures administratives de l’État.
Santé
Présenté comme un de ses secteurs prioritaires, le gouvernement entend poursuivre la mise en oeuvre des mesures présidentielles d’urgence du 31 décembre 2017 concernant la santé. Si la réhabilitation des structures sanitaires de l’intérieur du pays fait partie des projets annoncés par le Premier ministre, celui-ci a dit vouloir s’attaquer davantage à la gouvernance des hôpitaux. Première mesure devant prendre effet dans les semaines qui viennent : la présidence des conseils d’administration des hôpitaux régionaux est désormais confiée aux gouverneurs de province.
Parmi les réformes annoncées, devant les députés, le 26 février 2019, celle liée à la suppression du Conseil gabonais des chargeurs (CGC) et du Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) a pris immédiatement effet. Les deux anciennes structures publiques sont désormais absorbées respectivement par l’Office des ports et rades du Gabon (OPRAG) et la Primature.
Parmi les réformes annoncées, devant les députés, le 26 février 2019, celle liée à la suppression du Conseil gabonais des chargeurs (CGC) et du Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE) a pris immédiatement effet. Les deux anciennes structures publiques sont désormais absorbées respectivement par l’Office des ports et rades du Gabon (OPRAG) et la Primature.
Griffin Ondo